Hassan Nasrallah "éliminé" par Israël : "L'Iran se retrouve en grande difficulté dans la région", selon Jonathan Piron, historien spécialiste de l'Iran
"L'Iran se retrouve en grande difficulté dans la région", selon Jonathan Piron, historien spécialiste de l'Iran, invité sur franceinfo samedi 28 septembre, après la confirmation de la mort du chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah.
L'historien, chercheur associé au Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (GRIP) à Bruxelles, estime que la mort du leader chiite est "un séisme très important" dans la région. "Hassan Nasrallah était un pilier de 'l'axe de la résistance'", cette galaxie d'alliés de l'Iran, comprenant le Hamas à Gaza, les Houtis au Yémen et des milices chiites en Irak. Son leader étant éliminé, le Hezbollah est "extrêmement fragilisé" et cela pourrait entraîner "une dislocation de 'l'axe de la résistance'", estime Jonathan Piron.
La réaction de l'Iran est désormais scrutée par les dirigeants du monde entier. "L'Iran est vraiment mis sous pression. Il va être contraint de manifester sa puissance par une réaction", affirme l'historien. "Une démonstration de force" est nécessaire, à la fois pour montrer que le régime est un "leader" "incontestable et incontournable" auprès de ses partenaires de "l'axe de la résistance". Le régime iranien doit aussi montrer qu'il n'est pas "un tigre de papier", qui multiplie les "déclarations rhétoriques", mais qui, "dans les faits, manifeste une puissance qu'il n'a pas."
"Les arrestations arbitraires continuent" en Iran
Ces dernières semaines, après la mort du chef du Hamas Ismaël Haniyeh, l'Iran a multiplié les déclarations guerrières à l'encontre d'Israël. Des menaces qui n'ont pas été mises à exécution, rappelle Jonathan Piron. Le régime "a cherché à temporiser parce qu'il sait que dans une confrontation directe avec Israël, il serait perdant".
La situation peut-elle avoir des conséquences sur la politique intérieure de l'Iran ? "Non, l'étau ne se desserre pas" dans le pays, explique Jonathan Piron. Les forces de sécurité restent "très présentes", "les arrestations arbitraires continuent". "S'il y a un affaiblissement du régime auprès de la population iranienne, il viendrait surtout dans l'image de faiblesse que le régime renvoie", conclut Jonathan Piron.
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