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L’Arabie Saoudite et l’Iran durcissent le bras de fer au Liban via le Hezbollah
En déclarant le Hezbollah «groupe terroriste», les six monarchies du Conseil de Coopération du Golfe officialisent la crise ouverte avec l’Iran sur le territoire libanais. Ce nouveau geste de défiance à l’égard du bras armé de Téhéran au Pays du cèdre intervient après un discours de Hassan Nasrallah, secrétaire général du Parti de Dieu, accusant Ryad de semer la discorde entre sunnites et chiites.
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Dernier pays où la ligne de fracture entre sunnites et chiites n’a pas encore franchi le pas de l’affrontement militaire, le Liban est désormais menacé d’être aspiré par la tourmente régionale.
Il ne se passe plus un jour sans que l’Arabie Saoudite ou l’Iran ne se lancent des provocations par acteurs libanais interposés.
Le Hezbollah, «une menace pour la sécurité nationale arabe»
Dernière en date, Ryad, à la tête de la croisade des pétromonarchies contre l’Iran, a obtenu que les six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), Oman compris, déclarent le Hezbollah libanais «organisation terroriste» en raison de ses «exactions dans les pays du CCG et ses actes terroristes et d’incitations en Syrie, au Yémen et en Irak…, une menace pour la sécurité nationale arabe».
Le Conseil promet que des «mesures appropriées seront prises pour mettre en œuvre cette décision, conformément aux règlements sur la lutte antiterroriste et aux lois internationales».
Une décision en point d’orgue à la montée inexorable des tensions entre Ryad et Téhéran depuis l’exécution le 2 janvier 2016 du dignitaire chiite saoudien Nimr al-Nimr en Arabie Saoudite.
Le chef du Parti de Dieu accuse Ryad de semer la discorde entre sunnites et chiites
Son annonce intervient d’ailleurs au lendemain d’un discours du secrétaire général du Parti de Dieu accusant les Gardiens des lieux saints d’avoir par cette exécution voulu «semer la discorde entre sunnites et chiites».
Réaffirmant son attachement à la stabilité et la paix civile au Liban, Hassan Nasrallah a accusé «l’Arabie Saoudite de commettre des crimes au Yémen, en Syrie et à Bahrein depuis dix ans, depuis cent ans, depuis que ce régime a pris le pouvoir».
«L’Arabie Saoudite cherche à nous faire taire en poussant le peuple libanais à se révolter contre les positions du Hezbollah», a-t-il expliqué, reprochant à Ryad de sanctionner toute une population à cause d’un parti.
L'Arabie Saoudite suspend ses aides au Liban de crainte qu'elles ne tombent aux mains du Hezbollah
Une allusion à la suspension par le nouveau pouvoir saoudien, le 19 février 2016, d’une aide de 3 milliards de dollars promise à l’armée libanaise et d’un milliard aux forces de sécurité. Une mesure du royaume pour éviter que le Hezbollah, tout puissant bras armé de Téhéran au Pays du cèdre ne soit seul à profiter de cette manne.
Quatre jours plus tard, l’Arabie Saoudite, suivie par le Koweit, Bahrein et les Emirats arabes unis, demandait à ses ressortissants «de ne pas se rendre au Liban pour leur sécurité et à ceux qui y résident de n’y rester qu’en cas d’absolue nécessité».
Le royaume a également placé sur liste noire quatre sociétés et trois personnalités libanaises accusées d’être liées au mouvement chiite pro-iranien.
Ryad et Téhéran prennent le risque de pousser sunnites et chiites dans le chaos
Des mesures en représailles à une politique libanaise sous influence du Hezbollah, tel le refus de condamner le saccage de l’ambassade saoudienne à Téhéran ou le soutien de la milice chiite au régime de Bachar al-Assad en Syrie et à la rébellion Houthie au Yémen.
Un bras de fer avec l’ennemi persan qui se joue désormais au Liban, au risque de pousser les deux communautés, sunnite et chiite, du pays à replonger dans un affrontement civil, en dépit des dénégations des unes et des autres d'être prêts à sombrer à leur tour dans le chaos.
Elles ont d'ailleurs frôlé le dérapage, le 27 février, suite à la diffusion par la télévision saoudienne MBC d'une vidéo parodie de Hassan Nasrallah, qui avait fait très rapidement descendre ses partisans dans la rue.
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