Le Liban est "un pays en danger de mort", selon l'ancien ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian

Sous les menaces d'ingérences extérieures et de guerre civile, le représentant personnel du président de la République au Liban craint "une dislocation".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'ancien chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, représentant personnel du président de la République au Liban, le 21 novembre 2024 sur France Inter. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)

Le Liban est "aujourd'hui un pays en danger de mort", déclare jeudi 21 novembre sur France Inter, Jean-Yves Le Drian, représentant personnel du président de la République au Liban. "Ce pays est en détresse en raison des ingérences extérieures, lieu d'affrontement entre l'Iran et Israël, et en raison de sa désunion", analyse l'ancien ministre des Affaire étrangères.

Jean-Yves Le Drian s'inquiète de la "dislocation" du pays sous les bombardements israéliens avec des "mouvements de population en cours." "La population du Sud essentiellement chiite remonte vers Beyrouth. Il y a des tensions internes qui se manifestent et il faut éviter que ces tensions se transforment en affrontements militaires", alerte l'ancien ministre qui s'est rendu plusieurs fois à Beyrouth ces dernières semaines, interrogé sur une possible menace de guerre civile dans le pays.

Il propose "trois principes de base" : "Un, la population du nord d'Israël doit pouvoir acquérir sa sécurité. Deux, il faut néanmoins préserver l'intégrité du Liban. Ce qui veut dire, trois, respecter l'ensemble des communautés de ce pays, ça veut dire trouver les moyens d'avoir une frontière sécurisée". Jean-Yves Le Drian "souhaite" qu'un cessez-le-feu entre Isarël et le Hezbollah puisse "aboutir", "avant l'arrivée Trump".

L'ancien ministre des Affaires étrangères est plus pessimiste, en revanche, sur un cessez-le-feu à Gaza. "Nous sommes partis dans la guerre perpétuelle", déplore-t-il. "À Gaza, l'espèce de punition collective devient intolérable", ajoute l'ancien ministre, très critique à l'égard de Benyamin Nétanyahou enfermé dans une "logique de guerre". "Rien ne semble pouvoir arrêter" le Premier ministre israélien, s'inquiète Jean-Yves Le Drian, "et je ne sais pas si l'arrivée de Trump va régler l'affaire". Avec un peuple palestinien "condamné au désespoir", l'ancien ministre dit "craindre que ça produise demain des générations de frustrés, voire de terroristes".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.