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Les réfugiés syriens menacent l’équilibre au Liban
Une personne sur quatre au Liban est syrienne depuis que le nombre des réfugiés enregistrés dans le pays du Cèdre a dépassé le million le 3 avril, selon l’ONU. De quoi déstabiliser ce pays «qui accueille désormais le plus grands nombre de réfugiés par habitant au monde», a précisé une représentante du HCR.
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«Le Liban (4 millions d’habitants normalement, NDLR) accueille la plus importante concentration de réfugiés de toute l'histoire récente. Nous ne pouvons pas le laisser porter seul cette charge», a affirmé le chef du HCR, Antonio Guterres. Soutenir le Liban est «indispensable pour stopper la dégradation continue de la paix et de la sécurité dans cette société fragile», a-t-il ajouté.
Selon la représentante du HCR, Ninette Kelly, «les services sociaux sont sous pression et la santé, l'éducation et les infrastructures sont en train de s'effondrer». Alors que les hôpitaux sont bondés, quelque 80.000 réfugiés nécessitent d'urgence des soins de santé, tandis que plus de 650.000 bénéficient d'une aide alimentaire mensuelle pour survivre. Par ailleurs, l’électricité, l’eau, les systèmes d'égouts, déjà en mauvais état, sont sur-sollicités depuis l'afflux des réfugiés.
Les écoles sont débordées
Les enfants représentent «la moitié de la population syrienne réfugiée» et «le nombre d'enfants en âge d'être scolarisés dépasse désormais 400.000, éclipsant celui des (petits) Libanais dans les écoles publiques», explique le HCR. Plus de 100.000 d’entre eux sont accueillis dans les écoles libanaises, une partie des autres travaillent.
Depuis mars 2011, 2,6 millions de Syriens ont fui leur pays pour trouver refuge dans les Etats voisins. Chaque jour, quelque 2.500 nouveaux réfugiés arrivent au Liban, où le conflit se rejoue à intervalles réguliers entre pro-et anti-Assad, comme à Tripoli ou à Beyrouth. De plus en plus de réfugiés vivent aujourd’hui dans des garages, tentes et étables, beaucoup dans des secteurs frontaliers.
D'après la Banque mondiale, la crise syrienne a coûté au Liban 2,5 milliards de dollars en perte d'activité en 2013. Et à la fin 2014, 170.000 Libanais pourraient avoir sombré dans la pauvreté. Seulement 242 millions de dollars ont été reçus par le Liban alors que l'ONU avait lancé un appel de fonds de 1,89 milliard de dollars pour 2014.
Selon le site sur les risques économiques Coface, «la croissance restera très faible en 2014, en raison à la fois de l'impact négatif de l'instabilité politique intérieure sur la consommation privée et l'investissement, mais aussi des troubles croissants en Syrie. L'économie libanaise – dans laquelle les services jouent un rôle prépondérant – est, en effet, très sensible aux tensions géopolitiques dans la région. Traditionnellement, les ressortissants des états arabes de la zone, et plus particulièrement du Golfe, sont les principaux utilisateurs de services du pays, via notamment le tourisme, et les principaux intervenants dans les placements immobiliers.» Ainsi, le conflit syrien pèse sur tous les secteurs d'activité comme les banques, l’immobilier, le commerce et le tourisme.
Alors que le conflit s'éternise et s'est largement exporté hors de ses frontières, l'afflux massif des réfugiés est une bombe à retardement pour le Liban.
Selon la représentante du HCR, Ninette Kelly, «les services sociaux sont sous pression et la santé, l'éducation et les infrastructures sont en train de s'effondrer». Alors que les hôpitaux sont bondés, quelque 80.000 réfugiés nécessitent d'urgence des soins de santé, tandis que plus de 650.000 bénéficient d'une aide alimentaire mensuelle pour survivre. Par ailleurs, l’électricité, l’eau, les systèmes d'égouts, déjà en mauvais état, sont sur-sollicités depuis l'afflux des réfugiés.
Les écoles sont débordées
Les enfants représentent «la moitié de la population syrienne réfugiée» et «le nombre d'enfants en âge d'être scolarisés dépasse désormais 400.000, éclipsant celui des (petits) Libanais dans les écoles publiques», explique le HCR. Plus de 100.000 d’entre eux sont accueillis dans les écoles libanaises, une partie des autres travaillent.
Depuis mars 2011, 2,6 millions de Syriens ont fui leur pays pour trouver refuge dans les Etats voisins. Chaque jour, quelque 2.500 nouveaux réfugiés arrivent au Liban, où le conflit se rejoue à intervalles réguliers entre pro-et anti-Assad, comme à Tripoli ou à Beyrouth. De plus en plus de réfugiés vivent aujourd’hui dans des garages, tentes et étables, beaucoup dans des secteurs frontaliers.
D'après la Banque mondiale, la crise syrienne a coûté au Liban 2,5 milliards de dollars en perte d'activité en 2013. Et à la fin 2014, 170.000 Libanais pourraient avoir sombré dans la pauvreté. Seulement 242 millions de dollars ont été reçus par le Liban alors que l'ONU avait lancé un appel de fonds de 1,89 milliard de dollars pour 2014.
Selon le site sur les risques économiques Coface, «la croissance restera très faible en 2014, en raison à la fois de l'impact négatif de l'instabilité politique intérieure sur la consommation privée et l'investissement, mais aussi des troubles croissants en Syrie. L'économie libanaise – dans laquelle les services jouent un rôle prépondérant – est, en effet, très sensible aux tensions géopolitiques dans la région. Traditionnellement, les ressortissants des états arabes de la zone, et plus particulièrement du Golfe, sont les principaux utilisateurs de services du pays, via notamment le tourisme, et les principaux intervenants dans les placements immobiliers.» Ainsi, le conflit syrien pèse sur tous les secteurs d'activité comme les banques, l’immobilier, le commerce et le tourisme.
Alors que le conflit s'éternise et s'est largement exporté hors de ses frontières, l'afflux massif des réfugiés est une bombe à retardement pour le Liban.
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