Liban : la contestation entre dans son quatrième mois, des manifestants bloquent les routes
Après une période d'essoufflement, la contestation a repris dans le pays. Des dizaines d'arrestations ont eu lieu ces derniers jours.
Des manifestants ont bloqué, vendredi 17 janvier, plusieurs routes au Liban, un pays en proie à un mouvement de contestation qui entre dans son quatrième mois contre la classe politique, accusée de corruption et d'incompétence. Des voitures ont été installées dès les premières heures du matin en travers de la chaussée sur un pont autoroutier surplombant le centre-ville de Beyrouth.
"Nous avons bloqué la route avec des voitures parce que c'est quelque chose qu'ils ne peuvent pas enlever", décrit un manifestant à l'Agence France Presse. "Nous ne voulons pas d'un gouvernement de politiciens 'masqués'" en technocrates, ajoute-t-il.
Attente d'un nouveau gouvernement
Le mouvement, déclenché le 17 octobre, a connu un regain cette semaine après une période d'essoufflement pour dénoncer le retard pris par le nouveau Premier ministre, Hassan Diab, dans la formation d'un nouveau gouvernement. Hassan Diab a été désigné le 19 décembre après la démission de Saad Hariri fin octobre, sous la pression de la rue.
Depuis le mois d’octobre, la population est mobilisée dans la rue, au #Liban , et dénonce la #corruption de sa classe #politique alors que dans le même temps la situation économique du pays s’est aggravée.
— FRANCE 24 Français (@France24_fr) January 17, 2020
➡️ Retour sur cette contestation populaire inédite pic.twitter.com/MVJZ5MtpG3
La contestation réclame un cabinet de spécialistes indépendants du sérail politique, une revendication défendue par le nouveau Premier ministre, qui a toutefois avoué subir des "pressions" de la part des partis qui ont soutenu sa nomination. Ailleurs dans le pays, des routes ont été bloquées dans plusieurs régions, notamment à Tripoli et dans la banlieue nord de Beyrouth, dont certaines ont été rouvertes par les forces de l'ordre.
La capitale libanaise a été marquée mardi et mercredi par des actes de vandalisme contre plusieurs banques et des heurts entre manifestants et forces de l'ordre. En 48 heures, au moins cent manifestants ont été arrêtés, ont indiqué des avocats. Jeudi, quelques centaines de personnes se sont rassemblées devant le siège du Parlement, la Banque centrale du Liban et le ministère de l'Intérieur, tandis que la grande majorité des personnes arrêtées ont été relâchées.
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