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Même si l'on ignore où se trouve Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans, se pose désormais le problème de sa succession

Une succession qui ne sera pas des plus aisés. "Il n'y a pas un seul rebelle qui soit respecté de tous, c'est le problème", fait valoir un observateur. Notamment pour la proximité passée de nombre des dirigeants des rebelles avec le régime du colonel.Selon Reuters, un consensus pourrait se dégager sur le nom de l'ex-premier ministre Chokri Ghanem.
Article rédigé par France2.fr avec Reuters
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Mouammar Kadhafi, filmé par la télévision d'Etat, en tournée en voiture dans Tripoli le 14 avril 2011 (AFP - HO - LIBYAN TV)

Une succession qui ne sera pas des plus aisés. "Il n'y a pas un seul rebelle qui soit respecté de tous, c'est le problème", fait valoir un observateur. Notamment pour la proximité passée de nombre des dirigeants des rebelles avec le régime du colonel.

Selon Reuters, un consensus pourrait se dégager sur le nom de l'ex-premier ministre Chokri Ghanem.


Figure emblématique de la rébellion à l'étranger, Moustafa Abdeldjeïl préside le Conseil national de transition (CNT), coalition d'éléments disparates basée dans la ville de Benghazi (est).

Ancien ministre de la Justice de Mouammar Kadhafi, ce dernier avait démissionné de son poste fin février pour protester contre l'usage excessif de la force contre les manifestants. Mais à l'image d'anciens membres du cercle rapproché du "guide", il risque d'être regardé avec suspicion par les rebelles qui souhaitent tourner la page des années Kadhafi et purger le pouvoir des caciques de l'ancien régime.

Autre figure de l'opposition qui pourait jouer un rôle dans une éventuelle transition libyenne: Ali Tarhouni. Ce dissident, exilé aux Etats-Unis, est revenu en Libye pour occuper le poste de ministre du Pétrole et des Finances de la rébellion. Actuel premier ministre du gouvernement des rebelles et ancien reponsable chargé du développement sous Kadhafi, Mahmoud Jibril, a pour sa part développé de nombreux contacts à l'étranger. Pour autant, il ne semble pas faire l'unanimité.

Selon Reuters, un homme pourrait faire consensus: l'ancien premier ministre et ancien président de la Compagnie nationale de pétrole, Chokri Ghanem.

Les tensions entre les opposants de longue date et les anciens partisans du colonel libyen, qui n'ont que très récemment fait défection, pourraient saper toute tentative de mettre en place un pouvoir de transition.

Pour certains observateurs, la Libye pourrait connaître le même scénario que l'Irak en 2003 après l'invasion américaine et la chute de Saddam Hussein. Les membres du parti Baas du président irakien et les membres de l'armée avaient alors fait l'objet d'une purge, laissant un vide à la tête du pouvoir dont les militants d'Al Qaïda, notamment, avaient tiré profit. D'autres font remarquer que la situation est radicalement différente. Notamment parce que le régime libyen a été renversé par les Libyens eux-même alors que le régime irakien avait été éliminé par des troupes étrangères.

""On ne peut pas décider que quiconque a travaillé pour Kadhafi ne peut pas travailler avec nous. Ce n'est pas pratique", estime Ashour Shamis, militant de l'opposition exilé en Grande-Bretagne. Les Libyens prêts à mettre leurs animosités de côté pour favoriser la relance du secteur de l'énergie pourraient être tentés de se tourner vers l'ancien Premier ministre Chokri Ghanem.

Chokri Ghanem, ancien président de la Compagnie nationale de pétrole (NOC) et cacique du régime de Kadhafi, a fait défection en juin. Lorsqu'il était au pouvoir, il a notamment contribué à libéraliser l'économie libyenne et à accélérer l'ouverture du pays aux investissements étrangers dans le secteur du pétrole.

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