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Quatre questions pour comprendre l'accord historique sur le programme nucléaire iranien

Francetv info décrypte l'accord conclu entre l'Iran et six grandes puissances mondiales sur l'encadrement du programme nucléaire et la levée des sanctions contre la république islamique.

Article rédigé par Simon Gourmellet
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, à gauche, assiste à une séance plénière dans le bâtiment des Nations unies à Vienne, en Autriche, le 14 juillet 2015. (LEONHARD FOEGER / REUTERS)

L'Iran et six grandes puissances mondiales (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) ont trouvé un accord sur l'encadrement du programme nucléaire de la république islamique et la levée des sanctions. Que faut-il retenir de cet accord, et que représente-t-il ? Eléments de réponse en quatre questions.

>> Retrouvez les détails de cet accord ainsi que les réactions dans notre direct.

Depuis combien de temps durent les négociations ? 

La séquence de pourparlers viennois représente l'un des plus longs cycles de négociations internationales (au niveau ministériel et en un seul lieu) depuis celui qui a abouti aux accords de Dayton (Etats-Unis) ayant mis fin, en 1995, à la guerre en Bosnie-Herzégovine.

Les négociations durent depuis douze ans. Elles se sont éternisées en raison de dissensions sur la durée de l'accord, le rythme de la levée des sanctions ou l'accès aux sites militaires iraniens. Elles ont également buté sur la levée de restrictions sur le programme balistique et le commerce des armes, réclamée par Téhéran avec le soutien de Moscou.

Les négociations s'étaient accélérées en avril dernier avec la mise au point d'un accord-cadre sur les "paramètres clés" pour résoudre le dossier. 

Que contient l'accord ? 

L'objectif est de garantir que le programme nucléaire iranien ne puisse avoir de débouchés militaires, en échange d'une levée des sanctions internationales qui étouffent l'économie du pays.

Concrètement, Téhéran s'est engagé à réduire de deux tiers, pendant dix ans, le nombre de ses centrifugeuses servant à enrichir l'uranium, ainsi qu'à ouvrir ses sites nucléaires aux inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). L'Iran a également accepté un "accès" limité à des sites militaires.

En échange, les sanctions économiques pourraient être levées à partir du début de l'année 2016, mais l'accord prévoit de les rétablir en cas de violation par la république islamique de ses engagements, indique un diplomate français.

Pourquoi est-il historique ? 

Pour Vladimir Poutine, cet accord a été accueilli par toute la communauté internationale avec "un grand soupir de soulagement". Il faut dire que le dossier empoisonne les relations diplomatiques depuis près de douze ans, et la découverte en 2002-2003 de sites secrets dans lesquels l'Iran enrichissait l'uranium, une étape essentielle dans la réalisation d'une bombe atomique. 

L'accord va notamment normaliser les relations entre les Etats-Unis et l'Iran, deux ennemis historiques. Un réchauffement qui pourrait permettre d'envisager la création d'un front commun coordonné pour lutter contre le groupe Etat islamique en Syrie, en Irak ou encore au Yémen. 

Quelle conséquence pour l'Iran ? 

L'accord nucléaire ouvre "de nouveaux horizons", s'est réjoui le président iranien, Hassan Rohani, sur Twitter.

Car, avec la levée des sanctions, les Iraniens espèrent que cet accord sera une bouffée d'air pour leur économie. Ces dernières années, le pays a ainsi vu ses exportations pétrolières chuter de plus de 50% et 100 milliards de dollars de ses revenus pétroliers ont été gelés. Les sanctions ont asphyxié les exportations pétrolières, vitales pour l'économie iranienne.

Comment réagit Israël ? 

Pour Benyamin Nétanyahou, cet accord est une erreur historique : "C'est le jackpot pour l'Iran, une manne de centaines de milliards de dollars qui vont lui permettre de continuer à agresser et à terroriser la région et le monde", a réagi le Premier ministre israélien.

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DLTFTV_MAM_5343804 DLTFTV_MAM_5343804 (REUTERS)

Israël fera tout ce qui en son pouvoir pour empêcher que le texte soit ratifié, a également précisé Benyamin Nétanyahou.

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