Irak : premier jour de frappes américaines contre l'Etat islamique
Les américains ont, pour la première fois, frappé l'artillerie des jihadistes de l'Etat islamique. La France se dit "prête à prendre toute sa part" dans d'éventuelles actions.
Deux mois après le début de l'offensive des jihadistes de l'Etat Islamique en Irak, le conflit a est arrivé à un tournant, vendredi 8 août, avec les premières frappes aériennes lancées par les Etats-Unis. La France, elle, dit examiner les actions qui pourraient être menées et se dit prête à y prendre part, même si les Occidentaux excluent pour l'instant une intervention militaire terrestre pour défendre les minorités religieuses persécutées.
Les jihadistes poursuivent leur avancée
Après s'être emparés, jeudi, de la ville chrétienne de Qaraqosh et du barrage de Mossoul, les jihadistes de l'Etat islamique ont poursuivi vendredi leur avancée vers Erbil : ils ne seraient plus qu'à 40 kilomètres de la capitale du Kurdistan, dernière poche de résistance dans le nord de l'Irak. Cette ville sert aussi de refuge à de nombreux chrétiens et Yezidis - une autre minorité religieuse - qui fuient les islamistes depuis une semaine.
Dans la soirée, un responsable du ministère des Droits de l'homme irakien a annoncé à l'agence de presse AP que des centaines de femmes yezidies étaient retenues par les jihadistes, dont certaines dans des écoles de Mossoul, la deuxième ville d'Irak, tombée aux mains de l'Etat islamique. Selon un responsable américain, elle pourraient être vendues et mariées de force à des combattants.
Des frappes américaines pour une durée indéterminée
Deux chasseurs bombardiers américains ont bombardé une pièce d'artillerie mobile de l'Etat islamique, qui avait visé des forces kurdes à Erbil. C'est la première fois que les Etats-Unis s'impliquent directement militairement en Irak depuis le retrait de leurs troupes, fin 2011. Vendredi soir, l'armée américaine a lançé une seconde vague de frappes, toujours près d'Erbil.
"Le président n'a pas fixé de date spécifique de fin" à cette opération, selon le porte-parole de la Maison Blanche, qui exclut cependant catégoriquement aussi bien "un conflit militaire prolongé impliquant les Etats-Unis" que l'envoi de troupes au sol.
La France "prête à prendre sa part"
François Hollande "se félicite de la décision importante prise par le président Obama d'autoriser des frappes aériennes ciblées." Si la France n'en est pas encore à ce degré d'implication, elle est "prête à prendre toute sa part" dans l'aide aux populations civiles victimes des "exactions intolérables" de l'Etat islamique, selon un communiqué de l'Elysée. "La France va examiner avec les Etats-Unis et l'ensemble de ses partenaires les actions qui pourraient être menées", ajoute la présidence.
La France poursuit aussi ses efforts diplomatiques. François Hollande a appelé l'Union Européenne "à jouer très rapidement un rôle actif dans cet effort commun" pour la protection des civils irakiens. L'Elysée assure que la France continuera d'agir "au Conseil de sécurité" des Nations unies en faveur de "la poursuite et de l'intensification de la mobilisation internationale".
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