Lafarge en Syrie : trois cadres mis en examen pour "financement d'une entreprise terroriste"
Trois cadre du cimentier Lafarge ont été mis en examen, vendredi, rapporte France Inter. La filiale syrienne du leader mondial des matériaux de construction est soupçonnée d'avoir versé de l'argent à des organisations terroristes comme l'Etat islamique entre 2012 et 2014.
Trois cadres du cimentier Lafarge, soupçonné d'avoir indirectement financé des organisations jihadistes, dont le groupe Etat islamique, pour continuer à faire fonctionner sa cimenterie de Jalabiya dans le nord de la Syrie malgré la guerre, ont été mis en examen vendredi 1er décembre, a appris France Inter de source judiciaire.
Bruno Pescheux, directeur de l'usine de 2008 à 2014, et Frédéric Jolibois, éphémère directeur de l'usine à partir de l'été 2014, pour les chefs de "financement d'une entreprise terroriste", "violation de la réglementation relative aux relations financières avec l'étranger" et "mise en danger de la vie d'autrui".
Jean-Claude Veillard, directeur sûreté chez Lafarge, est lui mis en examen pour "financement d'une entreprise terroriste" et "mise en danger de la vie d'autrui".
Bruno Pescheux a reconnu avoir indirectement versé de l'argent à des groupes armés
Jean-Claude Veillard et Frédéric Jolibois ont été placés sous contrôle judiciaire, tout comme Bruno Pescheux qui a fourni un cautionnement à hauteur de 150 000 euros. Ce dernier est un des rares dans ce dossier à avoir reconnu avoir indirectement versé de l'argent à des groupes armés.
Le groupe Lafarge est soupçonné d'avoir versé de l'argent au groupe Etat islamique pour continuer à faire fonctionner en 2013 et 2014 son usine de Jalabiya, dans le nord de la Syrie. Depuis juin 2017, trois juges - un juge antiterroriste et deux magistrats du pôle financier du tribunal de grande instance de Paris - enquêtent sur ces soupçons de financement du terrorisme et sur une possible mise en danger de la vie d'autrui des salariés.
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