Un jihadiste incarcéré en France détaille comment l'Etat islamique déploie son réseau d'espionnage
Ce témoignage a été recueilli lors d'un débriefing entre cet homme et les services secrets français, assure "Le Parisien", mardi. Plus de 1 500 personnes opéreraient ainsi pour l'EI au Proche-Orient et en Europe.
Le témoignage, révélé par Le Parisien mardi 25 août, est jugé "sérieux" par les services de renseignement français. Un jihadiste français, arrêté début juin en Turquie et incarcéré en France, a livré de précieuses informations aux enquêteurs de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Selon lui, le groupe Etat islamique (EI) a créé, depuis ses débuts, un réseau d'espionnage qui vise à assurer sa sécurité sur les territoires qu'il contrôle, mais aussi à l'extérieur.
Selon ce témoignage, près de 1 500 jihadistes participeraient à cet organe de sécurité, appelé EMNI. "Il est dirigé par un émir irakien qui est numéro trois ou quatre" au sein de l'EI, assure ce Français entendu par la DGSI. Pour intégrer ce réseau, il faudrait être recommandé par "une personne de confiance".
Chaque espion se verrait proposer 50 000 euros pour faire une attaque en Europe
L'objectif de l'EMNI serait, rapporte Le Parisien, de "détecter les espions en Irak et en Syrie", pays où le groupe Etat islamique contrôle de grands pans de territoire. Quant à la mission extérieure de cet organe, elle est "d'envoyer des gens partout dans le monde pour mener des actions violentes, tuer ou recruter des jeunes ou ramener des produits chimiques pour les armes". Chaque espion se verrait ainsi proposer 50 000 euros pour commettre une attaque en Europe.
Ce Français incarcéré, qui risque désormais une lourde peine de prison, assure disposer d'informations supplémentaires à ce sujet, mais ne préfère pas toutes les divulguer pour l'instant. "Je connais deux méthodes pour recruter et envoyer des gens en Europe missionnés pour attaquer, affirme-t-il. J'ai aussi des informations pour empêcher des attentats en Belgique et en France. Mais je ne veux pas en dire plus, je veux des garanties de la justice."
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