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Vidéo Comment des Françaises femmes de jihadistes enfermées dans un camp en Syrie envisagent leur avenir

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Envoyé spécial. Comment des Françaises femmes de jihadistes enfermées dans un camp en Syrie envisagent leur avenir
Envoyé spécial. Comment des Françaises femmes de jihadistes enfermées dans un camp en Syrie envisagent leur avenir Envoyé spécial. Comment des Françaises femmes de jihadistes enfermées dans un camp en Syrie envisagent leur avenir (ENVOYÉ SPÉCIAL / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions

En plein désert du Kurdistan syrien, les femmes et les enfants de jihadistes sont toujours retenus dans le camp d'Al-Hol. Fin 2019, les journalistes d'"Envoyé spécial" y ont interrogé des Françaises. Qu'attendent-elles de l'avenir ? Pensent-elles pouvoir rentrer en France ? Sont-elles prêtes à affronter la justice de leur pays ? 

En plein milieu du désert syrien, les femmes et les enfants de jihadistes sont retenus dans le camp d'Al-Hol. A l'origine, il était prévu pour 5 000 personnes : aujourd'hui y sont regroupés les réfugiés comme les familles de combattants de Daech, soit 75 000 personnes en tout. Comme dans la prison de haute sécurité proche d'Hassaké où sont détenus les hommes, les autorités kurdes doivent gérer ce qui ressemble à une crise humanitaire. 

"L'annexe", réservée aux familles étrangères

Dans ce camp de rétention, il n'y a pas de cellules et les femmes syriennes et irakiennes, en niqab, se déplacent librement. Jugées plus dangereuses par les autorités kurdes, les femmes de jihadistes étrangers sont regroupées dans un secteur appelé "annexe". Près de 10 000 femmes et enfants originaires de 50 pays vivent ici. Parmi eux, 300 familles françaises, difficiles à identifier.

Dans une allée, le journaliste Romain Boutilly croise une mère de famille toulousaine. Elle ne semble guère pressée de rentrer en France, ni prête à affronter la justice de son pays. Reconnaît-elle qu'elle a soutenu un groupe terroriste ? "C'était un Etat, avec une administration, des hôpitaux et une armée", soutient-elle, fidèle à l'idéologie de Daech. Elle dit "faire une pause ici, être en stand-by". Dans ce camp, beaucoup semblent vivre dans l'espoir de la renaissance d'un califat. Toutes les femmes françaises partagent-elles cet état d'esprit ?

Clôture barbelée et mesures de sécurité

La zone de "l'annexe" est délimitée par un grillage et un point de contrôle. Les femmes étrangères sont systématiquement fouillées, et ont l'interdiction d'avoir un téléphone portable. Enfermée derrière la clôture barbelée, une Française originaire de Nîmes vient à la rencontre des journalistes d'"Envoyé spécial". Qu'attend-elle de ces prochaines années ? Elle dit vouloir retrouver ses proches et "vivre une vie normale".

Une amie venue de la région parisienne la rejoint. Elle ajoute : "Mais je n'ai pas envie de me justifier de quoi que ce soit, je n'ai rien fait." Ces femmes de jihadistes disent avoir été "bluffées par eux" ; elles restaient "au foyer à faire des enfants", explique-t-elle. Elles non plus ne semblent pas prêtes à affronter la justice française.

Extrait de "Syrie, des prisonniers encombrants", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 16 janvier 2020.

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