La malnutrition au Yémen en forte hausse dans les zones contrôlées par le gouvernement, selon un groupe de travail de l'ONU

"Cette forte augmentation est due à l'effet conjugué des épidémies (choléra et rougeole), de l'insécurité alimentaire, de l'accès limité à l'eau potable et du déclin économique", a expliqué le groupe.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des colis d'aide alimentaire distribués à Sanaa (Yémen), le 13 septembre 2023. (YAHYA ARHAB / EPA / AFP)

Les cas de malnutrition ont fortement augmenté dans les régions du Yémen contrôlées par le gouvernement, avec des niveaux de malnutrition "extrêmement critiques" dans certaines zones du sud du pays, a alerté un groupe de travail de l'ONU, dimanche 18 août. 

"Le nombre d'enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition aiguë, ou d'émaciation, a augmenté de 34% par rapport à l'année précédente (...), touchant plus de 600 000 enfants, dont 120 000 souffrant de malnutrition sévère", a précisé le groupe de travail sur la classification intégrée de la sécurité alimentaire (IPC) au Yémen, qui réunit plusieurs agences des Nations unies. "Cette forte augmentation est due à l'effet conjugué des épidémies (choléra et rougeole), de l'insécurité alimentaire, de l'accès limité à l'eau potable et du déclin économique", a expliqué le groupe. 

Le Yémen est en proie depuis 2014 à un conflit opposant le gouvernement, appuyé par une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite, aux rebelles houthis, soutenus par l'Iran. La guerre a plongé le pays, déjà le plus pauvre de la péninsule arabique avant le conflit, dans l'une des pires crises humanitaires au monde, selon l'ONU. 

"Des vies sont en jeu"

Pour la première fois, des régions côtières au sud de Hodeidah et de Taïz ont atteint des niveaux de malnutrition aiguë "extrêmement critiques", avec une prévalence supérieure à 30%, ajoute le groupe dans un communiqué. 

Plusieurs organisations internationales ont dû réduire leurs opérations dans le pays du fait d'un manque de financement. Le Programme alimentaire mondial (PAM) "est actuellement contraint de fournir des rations plus petites, et ces résultats devraient nous rappeler que des vies sont en jeu", a déclaré son représentant au Yémen, Pierre Honnorat. Le pays pourrait "s'enfoncer davantage dans l'insécurité alimentaire et la malnutrition si les faibles niveaux actuels de financement humanitaire persistent". 

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