: Vidéo Quand la ministre des Armées niait l'utilisation d'armes françaises au Yémen
Selon une enquête de franceinfo, des armes françaises sont bien présentes dans la guerre au Yémen. Une note secrète du renseignement français recense celles qui sont utilisées sur le terrain et leurs conséquences sur les populations civiles.
Une enquête de franceinfo révèle que des armes françaises sont bien utilisées au Yémen. Chars Leclerc, obus flèche, Mirage 2000-9, radar Cobra, véhicules blindés Aravis, hélicoptères Cougar et Dauphin, frégates de classe Makkah, corvette lance-missiles de classe Baynunah ou canons Caesar sont les armes énumérées dans une note de 15 pages de la Direction du renseignement militaire (DRM) classée "confidentiel Défense".
Pourtant la ministre des Armées, Florence Parly, a toujours nié ces faits. "Nous ne vendons pas des armes n’importe comment. Rien n’est plus encadré que le régime d’autorisation d’exportation des armements", a-t-elle lancé sur France Inter en février 2018.
En octobre 2018, elle a été interrogée à l'Assemblée nationale par Bastien Lachaud, députée de la France insoumise. La réponse de Florence Parly a été cinglante.
On ne vend pas des armes comme on vend des baguettes de pain.
Florence Parly, ministre des Arméesà l'Assemblée nationale
"Toute vente d'arme est interdite sauf autorisation expresse. Et cette autorisation expresse, elle est le fruit d'un examen extrêmement rigoureux, d'un examen au cas par cas qui rassemble plusieurs ministères et qui évalue très précisément tous les risques", a rappelé la ministre.
Des armes vendues "il y a plus de vingt ans"
Toujours en octobre 2018, sur le plateau de BFMTV et RMC, elle a assuré que la France n'avait pas de négociations en cours avec l'Arabie saoudite sur d'éventuelles nouvelles ventes d'armes. L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis mènent une guerre au Yémen contre les rebelles houthis, une minorité chiite soutenue par l’Iran.
Florence Parly s'est montrée plus précise, sur franceinfo, en janvier 2019. "Je n’ai pas connaissance du fait que des armes [françaises] soient utilisées directement dans ce conflit", a déclaré la ministre des Armées. "Nous n’avons, récemment, vendu aucune arme qui puisse être utilisée dans le cadre du conflit yéménite", a-t-elle tranché. Et de nuancer : "Ce que je dois vous dire, cependant, c’est que des armes françaises peuvent être présentes sur ce terrain parce qu’elles ont été vendues il y a plus de vingt ans de cela."
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