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Référendum en Egypte : des soupçons de fraude, nouvelles violences en soirée

Dans un climat tendu, les Egyptiens étaient appelés samedi à se prononcer par référendum sur un nouveau projet de constitution. Les autorités ont enregistré une grande affluence aux bureaux de vote. Mais l'opposition reproche aux Frères Musulmans de truquer le scrutin. Alors que la journée de vote s'est déroulée dans le calme, des violences ont éclaté au Caire dans la soirée de samedi.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Amr Dalsh Reuters)

Quelque 120.000 soldats en
renfort aux 130.000 policiers : les autorités égyptiennes ont déployé
d'importants moyens de sécurité en vue de la journée de samedi, où 10 des 27
gouvernorats du pays – soit près de 26 millions d'électeurs - sont appelés aux
urnes
pour un référendum sur le projet de constitution.  

Mais dans l'après-midi, le
vote se déroulait sans violences. Les bureaux de vote ont subi une très forte
affluence, au point que la commission électorale a prolongé de quatre heures l'ouverture
des bureaux de vote, jusqu'à 23h (heure locale). Des files d'attente se sont
formées à l'entrée des bureaux, avec parfois plusieurs heures d'attente.

Un journal d'opposition attaqué

Les premières violences n'ont éclaté qu'en soirée, avec l'attaque par des militants islamistes des bureaux du journal du Wafd, un parti d'opposition libérale, avec des feux d'artifice et des pierres. Ils ont été dispersés par la police anti-émeute. Mostafa Chafik, directeur de la publication, a déclaré que les bureaux du journal avaient été détruits. Il affirme que les forces de l'ordre "ont lancé des grenades lacrymogènes sur les assaillants et sur nous ".

La
population est très divisée sur la question de cette nouvelle constitution. La
Constitution "offre des droits et la stabilité ", assure Kassem
Abdallah, un habitant du Caire. Inversement, Omar Abdel Kader, un autre cairote, rejette le texte
"en raison des pouvoirs accordés au président ".

Plus de 300
irrégularités signalées

Avant même la fin du
scrutin, l'opposition égyptienne a accusé les Frères Musulmans, la famille
politique du président Mohamed Morsi, de vouloir truquer le référendum. Le
Front du salut national (FSN) dénonce de nombreuses "violations "
des règles électorales dans tous les gouvernorats où le vote a lieu.

Parmi les fraudes
constatées, le FSN évoque la présence dans certains bureaux de Frères musulmans
appelant à voter oui, en distribuant "du sucre, de l'huile et du thé "
; au Caire, un juge aurait empêché des électeurs chrétiens d'entrer. Par
ailleurs, plusieurs bureaux auraient ouvert sans juge, alors que la présence
d'un magistrat est indispensable ; ailleurs, de faux juges auraient été
envoyés.

Prochain tour le 22
décembre

Même si le "oui"
est favori à ce scrutin, l'opposition reste confiante quant au fait que le "peuple
égyptien dira non à la Constitution des Frères musulmans
". Un texte
qui, selon eux, ouvre la voie à un Etat islamique. Toutefois, il faudra certainement attendre le 22 décembre et le vote des 17 autres
gouvernorats
du pays pour connaître l'issue du scrutin.

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