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La Cour européenne des droits de l'homme saisie pour empêcher le transfert d'enfants français détenus en Syrie vers l'Irak

Amine Elbahi avait déjà porté plainte contre la France parce qu'elle ne voulait pas rapatrier les enfants des jihadistes. 

Article rédigé par franceinfo - avec Margaux Stive
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Amine Elbahi, le 22 octobre 2019 à franceinfo. (MARGAUX STIVE / RADIO FRANCE)

L'oncle de deux enfants de 2 et 3 ans retenus dans les camps kurdes en Syrie vient de saisir la Cour européenne des droits de l'homme, a appris franceinfo mardi 22 octobre. Une saisine inédite pour empêcher le transfert des enfants français détenus en Syrie vers l'Irak. 

Les enfants ne doivent pas payer les choix des parents

Amine Elbahi n'a jamais rencontré les enfants de sa soeur qui a rejoint Daech. Son neveu et sa nièce, nés en Syrie, sont enfermés depuis dix mois avec leur mère dans le camp d'Al-Hol au nord du pays, où ils ont subi déjà deux opérations, dit-il. "Je ne veux pas qu'ils payent les conséquences du choix de leurs parents. Ils souffrent, ils sont malades et ils n'ont rien demandé à personne."

En juin dernier, cet homme, qui habite Roubaix dans le Nord, avait déjà porté plainte devant la Commission européenne contre la France "qui refuse de les rapatrier" alors qu'ils sont "en danger". Il a également appelé la France à ne pas envoyer les détenus risquer la peine de mort en Irak.

Les enfants pourraient faire l'objet de traitements inhumains et assister à la condamnation à mort de leurs mères en Irak.

Amine Elbahi, oncle de deux enfants détenus en Syrie

à franceinfo

Mi-octobre sur franceinfo Amine Elbahi avait lancé un appel au chef de la diplomatie française. "J'appelle Jean-Yves Le Drian à prendre toutes ses responsabilités en faisant juger les jihadistes français dans notre pays", en espérant "qu'il ne cède pas aux caprices et à la pression de l'opinion publique".

"L'État irakien a répondu qu'il n'était pas un dépotoir à jihadistes et je partage complètement leurs propos. On veut sous-traiter la justice française à la justice irakienne. Le gouvernement français veut se débarrasser de ses ressortissants. Cette requête c'est notre ultime recours. C'est un ultime espoir. Nous avons saisi les juridictions nationales, elles se sont déclarées incompétentes. Nous avons saisi les juridictions européennes. Des instructions sont en cours."

Nous voulons un procès juste et équitable parce que nous ne voulons pas que les jihadistes échappent au contrôle de la justice. Nous voulons qu'ils soient jugés.

Amine Elbahi

à franceinfo

Sa soeur est parmi ces jihadistes. Elle est partie à 19 ans faire le jihad en Syrie, malgré les alertes de sa famille. Amine Elbahi estime qu'elle doit purger sa peine dans son pays, la France.

Amine Elbahi avec Margaux Stive.

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