"En sous-traitant la justice française à la justice irakienne, nous rétablissons la peine de mort" : l'appel de l'oncle de deux enfants retenus en Syrie
"On connaît les conditions de détention dans ce pays, surtout quand on sait que Daech s'est constitué dans les prisons irakiennes", explique sur franceinfo Amine Elbahi, dont la sœur est mariée à un combattant du groupe État islamique.
L'oncle de deux enfants retenus en Syrie lance un appel jeudi 17 octobre sur franceinfo à Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères, qui s'est rendu en Irak jeudi pour évoquer le sort des jihadistes français détenus par les Kurdes en Syrie.
Amine Elbahi invite le ministre à faire "juger les jihadistes français dans notre pays" en ne "cédant pas aux caprices et à la pression de l'opinion publique". "En sous-traitant la justice française à la justice irakienne, nous savons parfaitement que nous sommes en train, aujourd'hui, de rétablir la peine de mort", a-t-il lancé.
Alors que le chaos règne dans le nord-est de la Syrie, où les Turcs ont lancé une attaque contre les Kurdes, Amine Elbahi, également étudiant en droit, est tenu informé en temps réel par sa sœur de la situation dans les camps. Elle est mariée à un combattant du groupe État islamique depuis cinq ans et mère de deux enfants sur place.
La France a aboli la peine de mort et je ne veux pas que l'État français contribue au processus de transfèrement des détenus en Syrie vers l'Irak où ils risquent la peine de mort.
Amine Elbahià franceinfo
"À l'heure où je vous parle, les forces kurdes ont signé un accord militaire avec le régime de Bachar Al-Assad. Cela signifie que peut-être demain, les jihadistes ne seront même pas livrés à l'Irak, mais sous le contrôle de Bachar Al-Assad", explique Amine Elbahi. C'est une crainte car nous savons que Bachar pratique dans un certain nombre de prisons la torture, c'est de l'angoisse qui se rajoute à nouveau à de la peur!"
Il lance un appel au chef de la diplomatie. "J'appelle Jean-Yves Le Drian à prendre toutes ses responsabilités en faisant juger les jihadistes français dans notre pays. On connaît les conditions de détention dans ce pays, surtout quand on sait que Daech s'est constitué dans les prisons irakiennes. On ne peut pas accepter pour des raisons sécuritaires que les jihadistes soient détenus là-bas", tranche Amine Elbahi.
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