Damas au coeur des combats, la Russie au cœur des négociations
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, 105 personnes ont péri dans la capitale syrienne durant la seule journée de dimanche.
Alors que Kofi Annan est attendu lundi 16 juillet à Moscou pour rencontrer le président russe Vladimir Poutine sur le dossier syrien, les violences redoublent sur place, notamment à Damas.
La capitale syrienne est plus que jamais au cœur du conflit. Des combats d'une violence sans précédent s'y sont déroulés dimanche entre soldats et rebelles, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Ces affrontements ont fait, pour la seule journée de dimanche, 105 morts, dont 48 civils, 16 rebelles et 41 soldats, toujours selon cette source.
"L'armée régulière tire des obus de mortier contre plusieurs quartiers" où sont retranchés des rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL), a affirmé le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. "Cela n'a jamais été aussi intense" à Damas, a-t-il ajouté. "Les forces de sécurité tentent de reprendre le contrôle de ces quartiers mais n'y arrivent pas pour le moment", selon Abdel Rahmane.
L'ONU rapporte un massacre à Treimsa
Parallèlement, des observateurs de l'ONU se sont à nouveau rendus dimanche à Treimsa, dans le centre de la Syrie, où selon l'OSDH, des bombardements et des combats ont fait jeudi plus de 150 morts dont des dizaines de rebelles.
Alors que des sources officielles ont assuré qu'il n'y avait "pas eu de massacre" et que seuls les bâtiments avaient été attaqués dans cette localité sunnite du centre du pays, la mission de l'ONU a indiqué dimanche soir que "plus de 50 maisons y ont été brûlées et/ou détruites". L'organisation internationale a fait état de la présence de "mares de sang et de restes de cerveaux" humains. Plusieurs témoins à Treimsa évoquent en outre des bombardements par des moyens aériens dans cette large vallée sans relief, couverte de champs ouverts.
Alain Juppé condamne la position de la Russie
L'ancien ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, a exprimé lundi 16 juillet "sa frustration" au sujet de la Russie qui "s'entête dans une opposition à une intervention de l'ONU. Il faut dénoncer cette attitude qui est criminelle".
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a lui dénoncé "un chantage" exercé par l'Occident sur la Russie. "On nous dit, si vous ne donnez pas votre accord à une résolution fondée sur le chapitre VII de la Charte de l'ONU (qui prévoit la possibilité de sanctions, ndlr), alors nous refuserons de prolonger le mandat des observateurs", a-t-il déclaré. Avant d'ajouter : "Nous estimons que c'est une approche absolument contre-productive et dangereuse, car il est inacceptable d'utiliser les observateurs comme une monnaie d'échange."
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