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Marseille : un ancien porte-parole du groupe islamiste Jaysh al Islam mis en examen pour crime de guerre

Le suspect, un syrien né en 1988, est soupçonné entre autres de tortures.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Des forces du groupe Jaysh al Islam au nord d'Alep, en Syrie, en aout 2015. (ZEIN AL-RIFAI / ALEPPO MEDIA CENTRE)

Un ancien porte-parole du groupe islamiste syrien Jaysh al Islam (Armée de l'islam) a été interpellé mercredi 29 janvier à Marseille et mis en examen pour crime de guerre vendredi, a appris franceinfo de source judiciaire. Il s'agit d'un Syrien, né en 1988, qui se trouvait sur le territoire français au titre d'un visa Erasmus. Il est notamment soupçonné de tortures. Les faits qui lui sont reprochés ont été commis entre 2013 et 2016.

Plusieurs associations se félicitent

La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), le Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression (CSM) et la Ligue des droits de l’Homme (LDH) saluent vendredi dans un communiqué cette mise en examen. Elle marque selon ces associations "le début de la première information judiciaire portant sur les crimes commis en Syrie par le groupe rebelle islamiste".

Le groupe Jaysh al Islam est également soupçonné d’avoir enlevé, détenu, et torturé l’avocate syrienne des droits humains Razan Zaitouneh, disparue depuis décembre 2013 avec d'autres de ses collègues. La FIDH, le CSM et la LDH, qui représentent une vingtaine d'autres victimes et leurs familles, assurent avoir porté plainte contre le groupe islamiste le 26 juin 2019. Selon elles, l'homme interpellé à Marseille "figure parmi les hauts responsables de Jaysh Al Islam".BREAKING

"Nous ne doutons pas que cette information judiciaire permettra de contribuer à faire la lumière sur les graves crimes commis par Jaysh al Islam, ainsi que sur la disparition de la célèbre avocate et activiste des droits humains Razan Zaitouneh, son mari Waël, et leurs deux collègues", a indiqué dans ce communiqué Clémence Bectarte, avocate et coordinatrice du Groupe d’action judiciaire de la FIDH.

"L’engagement pacifique de Razan, sa droiture, ses valeurs, sont restés emblématiques des espoirs portés à ses débuts par le soulèvement démocratique syrien. Il est temps que les Syriens sachent enfin ce qui lui est arrivé", a-t-elle conclu.

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