Syrie : Al-Assad a "commis de nombreux crimes contre l'humanité", selon Ban Ki-moon
Le secrétaire général de l'ONU a par ailleurs annoncé que le rapport des experts des Nations unies allait confirmer l'utilisation d'armes chimiques.
Bachar Al-Assad a "commis de nombreux crimes contre l'humanité". C'est l'accusation portée contre le président syrien par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, vendredi 13 septembre. Il a par ailleurs annoncé que le rapport des experts des Nations unies allait confirmer l'utilisation d'armes chimiques en Syrie, sans toutefois en attribuer directement la responsabilité au président syrien. Le rapport des experts de l'ONU est attendu lundi, selon des diplomates. En attendant, un autre rapport, rendu public vendredi, accuse directement le régime de faire "de l'interdiction de l'accès aux soins une arme de guerre".
Le rapport sur l'attaque chimique "sera accablant"
"Je pense que le rapport sera un rapport accablant, accablant sur l'utilisation d'armes chimiques, même si je ne peux pas dire cela publiquement avant de l'avoir reçu", a déclaré Ban Ki-moon lors d'une réunion à l'ONU. La terminologie de "crime contre l'humanité" est définie par l'article 7 du statut de Rome de la Cour pénale internationale. Il condamne notamment "toute attaque généralisée ou systématique lancée contre une population civile". Les inspecteurs des Nations unies n'ont pas pour mission de déterminer qui est à l'origine de l'attaque chimique commise le 21 août, mais seulement d'en vérifier l'existence.
Les Etats-Unis et leurs alliés accusent le régime syrien d'avoir commis ce massacre, qui a fait plusieurs centaines de morts. Damas dément toute responsabilité. De son côté, la Russie, alliée de Bachar Al-Assad, a accusé les rebelles syriens d'avoir utilisé des gaz toxiques de façon à faire accuser le régime et à provoquer des frappes occidentales contre Damas.
Des hôpitaux délibérément ciblés, selon un autre rapport
Un autre document, plus général, est tout aussi accablant pour le régime d'Al-Assad. Une équipe de vingt experts des droits de l'homme, qui n'a pas eu l'autorisation d'entrer en Syrie, a interrogé ces deux dernières années dans les pays voisins plus de 2 000 réfugiés, transfuges, anciens patients et ex-membres du personnel soignant syriens. Photographies, images satellite et rapports médico-légaux ont également été étudiés en vue de possibles poursuites judiciaires.
Selon ce rapport, les forces gouvernementales syriennes bombardent délibérément des hôpitaux et des centres de soins pour empêcher blessés et malades d'avoir accès aux soins, rapportent vendredi les Nations unies. Bachar Al-Assad et son aviation font "de l'interdiction de l'accès aux soins une arme de guerre", en particulier dans les zones contrôlées par l'opposition, ajoutent les enquêteurs de l'ONU.
Des patients ont également été battus, brûlés à l'aide de cigarettes et torturés à mort dans un hôpital militaire du quartier damascène de Mezze. Si les exactions imputées aux rebelles semblent beaucoup moins nombreuses, les actes commis par certains groupes aux dépens du personnel médical et de centres de soins se multiplieraient néanmoins. Pour le moment, aucun camp n'a réagi à ces allégations, qui seront débattues lundi à Genève au Conseil des droits de l'homme des Nations unies.
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