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Syrie : "Je n'ai rien senti au début, je me suis écroulé sur le sol", témoigne Abdel, blessé civil d'Alep

En cinq ans, la guerre a fait au moins 30 000 morts à Alep et des milliers blessés. Les hôpitaux de l’ouest de la ville sont bondés. L’hôpital universitaire est la plus grosse structure encore debout. Franceinfo s'y est rendu début janvier.

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Touché à la jambe par un obus, Abdel, 14 ans, est soigné au CHU d'Alep. (GILLES GALLINARO / RADIO FRANCE)

Après plus de quatre ans de combats et l'évacuation de dizaines de milliers de rebelles et de civils, le régime syrien a annoncé le 22 décembre 2016 avoir repris les quartiers d'Alep tombés aux mains des insurgés en 2012. En cinq ans de conflit, au moins 30 000 personnes ont péri dans cette ville, la deuxième du pays, et des milliers d'autres ont été blessées. Les hôpitaux de la partie ouest sont bondés. L’hôpital universitaire est la plus grosse structure encore debout. Franceinfo s'y est rendu début janvier 2017. 

Le reportage au CHU d'Alep, en Syrie, d'Alice Serrano, avec Gilles Guallinaro pour les moyens techniques

"Ici, il n'y a que des blessés civils", précise le docteur Hadid, médecin au CHU d'Alep. Ces blessés de guerre représentent plus de la moitié des 600 patients hospitalisés dans l'établissement. Des ballons multicolores égaient la chambre d'Abdel, 14 ans, la peau pâle, les traits tirés. Une broche dépasse des bandages qui entourent la jambe de l'adolescent. L'appareillage "doit réparer la fracture ouverte causée par le blast de l'explosion", indique son médecin. Il demande à Abdel comment il se sent aujourd'hui. "Bien" répond le garçon d'une voix faible, avant de raconter : "Je n'ai rien senti au début, je me suis écroulé sur le sol"

Le docteur Hadid réconforte le jeune Abdel grièvement blessé à la jambe gauche par un obus à Alep, en Syrie.  (GILLES GALLINARO / RADIO FRANCE)

Abdel marchait sur le chemin de l'école quand il a reçu un obus. "Il avait la peau en lambeaux, il ne pouvait pas bouger sa jambe, on a tout de suite pris une ambulance", se souvient son père. C'est grâce à lui et au médecin qu'Abdel peut garder sa jambe. Un miracle.

Des blessures comme celle d'Abdel sont hélas très courantes à Alep. "J'ai soigné beaucoup de blessés de guerre dans ma carrière mais jamais des cas comme ceux-là. Ces quatre ou cinq dernières années c'était vraiment terrible, horrible", dit le docteur Hadid. Rien que ces trois derniers mois, le CHU d'Alep a accueilli plus de 4 000 blessés. 

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