Affaire Epstein, pression des tabloïds, accident de voiture... La chaotique année 2019 de la famille royale britannique
Alors que le Royaume-Uni s'apprête à quitter l'Union européenne, la famille Windsor n'a pas été épargnée par les polémiques cette année.
L'année 2019 a-t-elle été une nouvelle "annus horribilis" pour la famille royale britannique, comme le fut l'année 1992, qu'Elizabeth II avait qualifiée comme telle ? Certes, la reine, âgée de 93 ans, n'a pas vu cette année ses trois enfants se séparer de leurs conjoints, ni une partie du château de Windsor brûler dans un incendie, comme il y a vingt-sept ans. Mais sans atteindre ce degré de catastrophe, 2019 n'a clairement pas été couronnée du succès pour la famille royale. Elizabeth II a d'ailleurs décrit 2019 comme "semée d'embûches", lors de sa traditionnelle allocution de Noël, mardi 25 décembre, et dont des extraits ont été publiés en amont de sa diffusion, notamment sur la BBC (en anglais). Mais la reine, qui reste très populaire dans le pays, faisait probablement aussi référence au tumultueux feuilleton du Brexit, qui a agité le Royaume-Uni.
Révélations sur le prince Andrew dans l'affaire Epstein, colère du prince Harry et de sa femme Meghan face à la presse tabloïd, accident de voiture causé par le prince Philip... Franceinfo revient sur l'année mouvementée du clan Windsor.
Un accident de voiture provoqué par le prince Philip
Pour la souveraine de 93 ans, 2019 a commencé par un accident de voiture du prince Philip, son époux. Jeudi 17 janvier, alors qu'il se trouve au volant de sa Land Rover Freelander, près du domaine royal de Sandringham (comté de Norfolk, Angleterre), le prince Philip est entré en collision avec une voiture dans laquelle se trouvaient deux femmes et un bébé de 9 mois, à l'arrière. Ce dernier n'a pas été blessé, mais la passagère a eu le poignet cassé et la conductrice a été légèrement blessée à un genou.
Mais le prince, âgé de 97 ans à l'époque, ne s'est pas arrêté là. A peine 48 heures après sa sortie de route impressionnante, il reçoit un rappel à l'ordre de la police après avoir pris le volant d'un 4x4 flambant neuf, sans attacher sa ceinture de sécurité. Choisissant la prudence (et pour éviter une nouvelle polémique), l'époux d'Elizabeth II a finalement décidé de rendre son permis de conduire quelques semaines plus tard.
Le mari de la reine a par ailleurs été hospitalisé, durant quelques jours, en cette fin d'année. Il est sorti de l'hôpital le 24 décembre.
Le prince Andrew empêtré dans l'affaire Epstein
L'histoire la plus embarrassante pour la famille royale est sans doute venue de l'amitié passée du prince Andrew avec le financier américain Jeffrey Epstein, qui s'est suicidé en prison alors qu'il était accusé d'avoir exploité sexuellement des jeunes filles mineures pendant des années. Le deuxième fils d'Elizabeth II est ainsi accusé par une Américaine d'avoir eu des relations sexuelles avec elle alors qu'elle se trouvait sous l'emprise de Jeffrey Epstein, en 2001.
Lors d'un entretien à la BBC, en novembre, le prince Andrew a tenté de se défendre en niant catégoriquement son implication dans les crimes sexuels dont était accusé le millionnaire américain Jeffrey Epstein. Mais l'exercice a été jugé désastreux par la presse britannique, le poussant à se retirer de la vie publique. "Il est devenu clair pour moi ces derniers jours que les circonstances de mes liens passés avec Jeffrey Epstein sont devenues une perturbation majeure du travail de ma famille et du [mien]", et "j'ai demandé à Sa Majesté si je pouvais me retirer de mes engagements publics dans un avenir proche", a déclaré le prince dans un communiqué, précisant que la reine lui avait "donné sa permission".
A statement by His Royal Highness The Duke of York KG. pic.twitter.com/LfMFwMyhcb
— The Royal Family (@RoyalFamily) November 20, 2019
Une cure d'austérité pour toute la famille
Les relations du prince Andrew avec Jeffrey Epstein ont plongé la monarchie britannique dans sa pire crise depuis plusieurs années, renforçant la pression pour la soumettre à une cure d'austérité. Le prince Charles, 71 ans, qui se prépare à prendre la suite de sa mère, "veut ramener [la famille royale] à un noyau de membres haut placés qui travaillent à plein temps", a indiqué à l'AFP Penny Junor, auteure de nombreux livres sur la monarchie, dont La Firme, d'après le surnom parfois donné à la monarchie britannique.
Beaucoup d'experts royaux s'attendent désormais à une baisse du train de vie pour la famille, dont de nombreux membres disposent d'un rang valant rémunération. Le quotidien The Telegraph a quant à lui récemment appelé à "rationaliser la Windsor S.A.(...) les familles royales élargies fonctionnent quand vous régnez sur un quart du monde (...) pas sur une Grande-Bretagne (...) au bord de la récession".
Elizabeth II reçoit du gouvernement britannique une allocation (Sovereign Grant) qui a atteint quelque 82 millions de livres pour l'exercice 2018-2019, afin, entre autres, de payer ses fonctions de représentation ou celles des membres de sa famille, ses employés et l'entretien du palais de Buckingham. La souveraine bénéficie aussi d'une "bourse privée" (privy purse) qui provient des revenus d'un demi-milliard de livres d'actifs du Duché de Lancaster, propriété de la royauté depuis le Moyen Age et qu'elle distribue en partie à ses proches. Cette bourse s'élevait à près de 20 millions de livres l'an dernier.
Buckingham ne donne pas de détails sur l'utilisation de ces fonds, ou sur la fortune de membres de la famille comme Andrew. Le duc d'York, au style de vie réputé "jet set", est logé gratuitement, tout comme son ex-femme Sarah Ferguson, dans une résidence royale. Il aurait vendu pour environ 18 millions de livres, il y a quelques années, une propriété à Sunninghill, au sud-ouest de Londres, dont la reine lui avait fait don. La presse lui attribue également un chalet luxueux en Suisse.
La colère du prince Harry et de sa femme Meghan face à la presse tabloïd
La famille royale a aussi dû gérer les critiques visant l'épouse du prince Harry, Meghan Markle. Alors que cette dernière est la cible de tous les tabloïds anglais, qui la trouve tantôt trop dépensière, tantôt méchante, notamment avec Kate Middleton, le prince Harry a décidé, en octobre, de les attaquer en justice, les accusant de persécuter l'actrice américaine comme ils l'avaient fait avec sa mère, Diana.
Des plaintes ont notamment été déposées à l'encontre du tabloïd le plus lu, The Sun, mais aussi du Mail on Sunday et du Daily Mirror.
Le couple s'est d'ailleurs épanché sur la pression médiatique dans un documentaire, Harry & Meghan : An African Journey. Il s'est, depuis, mis en retrait et passe Noël au Canada avec leur enfant, loin du reste de la famille royale.
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