Au Royaume-Uni, sept médecins sur dix souffrent de fatigue compassionnelle, selon une étude

Ce syndrome, qui se traduit par une érosion graduelle de l'empathie envers les patients, rend les soignants plus susceptibles de commettre une erreur médicale.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 2min
Selon une étude de l'Union de défense médicale et dentaire d'Ecosse, publiée le 2 janvier 2025, 71% des médecins généralistes au Royaume-Uni disent avoir souffert de fatigue compassionnelle. (GRANT SQUIBB / CONNECT IMAGES / AFP)

La majorité des soignants britanniques est concernée par le phénomène. Sept médecins généralistes sur dix au Royaume-Uni souffrent de fatigue compassionnelle, c'est-à-dire une érosion graduelle de l'empathie envers leurs patients, selon un sondage publié jeudi 2 janvier par le quotidien The Guardian. Ce sondage a été réalisé par l'Union de défense médicale et dentaire d'Ecosse (MDDUS), une organisation de soutien aux professionnels de santé, auprès de 1 855 médecins à travers le Royaume-Uni.

Il montre que 71% des médecins généralistes et 62% des médecins en général disent avoir souffert de fatigue compassionnelle. Dans le détail, ce sont les médecins les plus jeunes, âgés de 25 à 34 ans, qui sont les plus touchés par ce phénomène. Les médecins généralistes sont "particulièrement vulnérables" à ce syndrome en raison de leur "exposition prolongée à la souffrance et au traumatisme des patients" et de leur lourde charge de travail, a déclaré le docteur John Holden, qui travaille pour le MDDUS, cité dans l'article du Guardian.

La sécurité des patients en jeu

Ainsi, 85% des médecins généralistes ayant eu des idées suicidaires ont attribué cette situation à leurs conditions de travail, qu'ils estiment dégradées par un manque de moyens. Par ailleurs, près de la moitié (44%) des participants à l'enquête craignent que la fatigue compassionnelle ne les rende plus susceptibles de commettre une erreur médicale. In fine, c'est la sécurité des patients qui est en jeu, a alerté John Holden.

Le nouveau gouvernement travailliste, élu début juillet, a érigé en priorité le redressement du système public de santé britannique (NHS), à bout de souffle avec des gigantesques listes d'attente de patients pour obtenir un traitement et une hémorragie de professionnels. Il a ainsi promis de débloquer des ressources supplémentaires à hauteur de 22,6 milliards de livres d'ici 2026.

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