Des milliers de personnes rassemblées au Royaume-Uni pour dire non au racisme et à l'islamophobie

La mobilisation a contrasté avec les violences d'extrême droite observées lors des manifestations anti-immigration qui ont conduit à l'arrestation de plus de 400 personnes.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une manifestation antiraciste, à Londres, le 7 août 2024. (BENJAMIN CREMEL / AFP)

Les mots d'ordre : "Stop à l'extrême droite" et "Les réfugiés sont les bienvenus". Dans la soirée du mercredi 7 août, des milliers de personnes se sont rassemblées dans plusieurs villes du Royaume-Uni pour s'opposer aux émeutes racistes et islamophobes qui secouent le pays. A Bristol, Brighton, Liverpool, Sheffield, Newcastle, Oxford ou encore Birmingham, des centaines de manifestants antiracistes ont manifesté, notamment aux abords de centres d'accueil pour les réfugiés, avant de se disperser dans le calme. Une mobilisation qui a contrasté avec les violences observées ces derniers jours, lors des manifestations anti-immigration qui ont conduit à l'arrestation de plus de 400 personnes et à plus de 120 inculpations, selon le parquet.

Dans le nord-est de Londres, à Wathamstow, ils étaient plusieurs milliers, a constaté un journaliste de l'AFP. "Je veux remercier nos communautés pour s'être rassemblées dans la capitale et avoir montré un esprit de communauté ce soir", a réagi dans un communiqué le responsable des opérations de maintien de l'ordre à la Metropolitan Police. La ministre de l'Intérieur, Yvette Cooper, a quant à elle salué le travail des agents présents sur le terrain "pour protéger et soutenir les communautés locales".

Depuis le début de la journée, les forces de l'ordre craignaient des dizaines de nouvelles manifestations racistes et islamophobes, et de possibles éruptions de violence, notamment contre des mosquées et des hôtels hébergeant des migrants. Mais après une semaine de heurts et d'affrontements, "les manifestants anti-haine se sont opposés aux voyous", comme l'écrit  le tabloïd The Daily Mail en une de son édition de jeudi.

Une forte présence policière

Ces rassemblements se sont tenus sous forte présence policière, alors que les autorités avaient mis en garde les émeutiers qu'ils risquaient gros s'ils répétaient les violences des derniers jours. Des tensions ont toutefois éclaté sporadiquement, comme à Aldershot, dans le sud de l'Angleterre, où l'agence Press Association rapporte que la police a dû s'interposer entre des militants antiracistes et un groupe de personnes qui criaient "Arrêtez les bateaux", en référence aux migrants qui arrivent au Royaume-Uni par la Manche.

Le gouvernement avait annoncé que 6 000 policiers supplémentaires spécialisés dans le maintien de l'ordre seraient sur pied cette semaine et que 567 places de prison seraient disponibles pour incarcérer les fauteurs de troubles.

Ces émeutes ont éclaté après que de fausses informations ont circulé sur le profil de l'auteur présumé d'une attaque au couteau dans un cours de danse, où trois fillettes de 6 à 9 ans ont été tuées à Southport. Le suspect a été présenté comme un demandeur d'asile de confession musulmane. Il est en fait né à Cardiff au pays de Galles. 

Un sondage Savanta publié mercredi montre que 67% des Britanniques s'inquiètent de la montée de l'extrême droite. Selon un autre sondage publié par YouGov, l'immigration est le principal défi posé au pays pour 51% des personnes interrogées, à un niveau inédit depuis près de dix ans.

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