Attaque au couteau au Royaume-Uni : des émeutes attisées par les réseaux sociaux

Trois enfants ont été tués le 29 juillet à Southport, au Royaume-Uni. Des violences ont éclaté dans la rue suite à cette attaque au couteau, influencées notamment par de fausses informations sur les réseaux sociaux.
Article rédigé par franceinfo - Laura Kalmus
Radio France
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Temps de lecture : 1 min
Un manifestant se dirige vers la police anti-émeute alors que des affrontements éclatent à Bristol le 3 août 2024 lors de la manifestation "Assez c'est assez", organisée en réaction à l'attaque au couteau mortelle de Southport le 29 juillet. (JUSTIN TALLIS / AFP)

Comment une horrible attaque contre des jeunes enfants, perpétrée par un adolescent de 17 ans présentant des troubles autistiques et ne sortant jamais de chez lui, peut-elle se transformer en émeutes violentes de l'extrême droite ? Les réseaux sociaux ont leur part de responsabilité car des rumeurs nées sur internet se sont propagées jusqu'à la rue. 

Quelques heures seulement après l'attaque survenue lundi 29 juillet à Southport, au nord de Liverpool, qui a causé la mort de trois enfants, les enquêteurs commençaient à peine à reconstituer les faits, qu'un un nom circulait déjà sur X, celui d'Ali Al-Shakati. Les détails concernant ce jeune homme fictif sont relayés des millions de fois. Il s'agirait d'un demandeur d'asile arrivé au Royaume-Uni par bateau l'année dernière et il serait même sur une liste de surveillance du MI6 (les services de renseignement extérieur du pays).

Ces fausses informations circulent parmi les influenceurs et les canaux d'extrême droite. "L'horreur de cette attaque au couteau semble avoir été un paratonnerre pour ce type de mouvements qui cherchent un coupable, et dans ce cas, accusent les musulmans ou les migrants en général d'être à l'origine de la violence", explique Milo Comerford, chercheur à l'Institut pour le dialogue stratégique. 

Les plateformes visées par le Premier ministre

Au-delà de l’instrumentalisation par l’extrême droite, cette attaque est également exploitée en ligne pour accumuler des vues et des abonnés, notamment sur X où des utilisateurs vérifiés peuvent monétiser leur contenu. Le Premier ministre britannique s’en prend d’ailleurs directement aux plateformes. "Permettez-moi également de dire aux grandes entreprises de réseaux sociaux et à ceux qui les dirigent : 'les troubles violents provoqués en ligne constituent également un délit. Cela se passe dans vos locaux. Et la loi doit être respectée partout'," a-t-il déclaré. 

L'identité de l’assaillant a depuis été dévoilée, il s'agit d'un adolescent de 17 ans né au Royaume-Uni, mais il est déjà trop tard puisque la spirale de violence est enclenchée.

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