Grande-Bretagne : neuf militants écologistes retranchés dans le tunnel qu’ils ont creusé sous une gare de Londres
Neuf militants écologistes qui réclament l’abandon d’un projet ferroviaire ne veulent pas sortir du tunnel qu’ils ont creusé clandestinement sous la gare de Londres, s’exposant à des risques mortels d’effondrement ou d’inondation.
Des visages fatigués, les cheveux sales, les habits poussiéreux. Depuis plus d’une semaine, neuf militants écologistes mènent une action dangereuse. Devant une gare de Londres, au Royaume-Uni, ils ont creusé un tunnel dans lequel ils se sont réfugiés, en ont bloqué l’accès et ne veulent pas en sortir. Ils veulent obtenir l’abandon d’un immense projet ferroviaire qui, selon eux, ne sert à rien et abîmera durablement l’environnement. Coincés volontaires sous terre depuis plus d’une semaine, ces neuf militants écologistes donnent de leurs nouvelles régulièrement.
Ils communiquent par téléphone et appels en visio
Ils sont en contact avec l’extérieur par téléphone et par appels en visio. Comme la jeune Blue, 18 ans. "Je suis ici, explique-t-elle, parce que nous assistons à un effondrement de la société. Je suis vraiment terrifiée pour mon avenir, je ne sais pas ce qui va se passer. Je ne sais pas où je serai dans 20 ans. Mais je crois que l’on a une vraie chance d’arrêter ça. Et ça commence en stoppant ce chantier HS2 et tous ces projets ridicules."
HS2 est une ligne ferroviaire à grande vitesse qui doit relier Londres au nord du pays. Un chantier de plus de 110 milliards d’euros démarré en septembre. Les trains partiront de la gare de Euston à Londres, c’est donc devant ce bâtiment que s’étaient installés les militants il y a bientôt six mois. Ils avaient planté des tentes et installé des cabanes dans les arbres du petit parc devant l’entrée de la gare.
Quand les policiers viennent les déloger il y a un peu plus d’une semaine, ils découvrent l’entrée d’un tunnel. Creusé en toute discrétion. Alex y a participé.
"Il a fallu beaucoup de travail qui fait mal au dos, beaucoup de seaux, de pelles, de pioches. Tellement de gens sont venus pour travailler dans ces tunnels ! Il nous a fallu trois mois pour les creuser."
Alexà franceinfo
Le plan était établi depuis longtemps et les travaux se font faits à l’abri des regards, à l’intérieur des tentes. Aujourd’hui, ils sont neuf sous terre. Ils ont de l’eau et de quoi manger, des espaces un peu plus grands pour dormir dans leurs sacs de couchage. En surface, des barrières entourent le site. Des policiers gardent les lieux et dans le bruit constant des groupes électrogènes, des ouvriers s’affairent. Lazer, l’un des militants sous terre, s’en inquiète.
"Ils creusent un tunnel parallèle. C’est incroyablement dangereux et ça va à l’encontre tous les protocoles de santé et de sécurité."
Lazerà franceinfo
L’objectif est donc d’aller les chercher, de les sortir de là. Les autorités leur demandent quotidiennement de le faire par eux-mêmes. Elles mettent en avant les risques d’effondrement et d’inondation. Des risques mortels qui n’effraient pas ces militants. HS2 Rebellion comme son nom l’indique, s’inspire d’Extinction Rébellion. D’ailleurs, comme Alex, plusieurs de ses membres participent aux actions des deux entités. Des actions écologistes coups de poing.
"On peut se mettre devant le Parlement et manifester dans les rues de Londres mais finalement nous devons mener des actions plus directes, estime Alex. On n’a pas le choix. Il faut agir maintenant pour protéger les générations futures. Les gens sont poussés à prendre leur vie en main, c’est une question de vie ou de mort." Des militants déterminés, prêts à mettre leur vie en danger, mais qui ont déjà prévenu qu’ils n’opposeront aucune résistance quand on viendra les chercher.
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