L'incendie meurtrier de la tour Grenfell de Londres est le résultat de "décennies de défaillances", selon un rapport d'enquête

Soixante-douze personnes ont péri le 14 juin 2017 dans le pire incendie résidentiel outre-Manche depuis la Seconde Guerre mondiale.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
La tour Grenfell ravagée par un incendie, le 14 juin 2017 à Londres (Royaume-Uni). (NATALIE OXFORD / AFP)

L'incendie de la tour Grenfell à Londres en 2017, dans lequel 72 personnes sont mortes, a été le résultat de "décennies de défaillances" de la part du gouvernement et d'organismes du secteur de la construction. Telles sont les conclusions d'un rapport d'enquête accablant publié mercredi 4 septembre.

L'incendie avait mis moins d'une demi-heure à se propager à l'ensemble de cette tour de 24 étages, occupée par des familles généralement modestes, dans un quartier huppé de l'ouest de Londres. Ces morts auraient "toutes pu être évitées", a déclaré mercredi le juge à la retraite Martin Moore-Bick, qui était en charge du rapport, en rendant publiques ses conclusions. Le rapport d'enquête pointe notamment la politique de déréglementation menée par les gouvernements successifs qui a mis les fonctionnaires sous pression pour réduire la bureaucratie. Les inquiétudes ont par conséquent été "ignorées, retardées ou négligées".

Le rapport met également en avant la "malhonnêteté systématique" des entreprises de matériaux de construction. Elles ont adopté "des stratégies délibérées (...) pour manipuler le processus de test, déformer les données et tromper le marché", accuse le rapport.

Keir Starmer présente ses excuses

Les pompiers de la London Fire Brigade sont également vivement critiqués pour ne pas avoir tiré les leçons d'un précédent incendie survenu en 2009, qui "aurait dû (les) alerter" sur leurs difficultés "à lutter contre les incendies dans les immeubles de grande hauteur".

Le gouvernement s'assurera que cela "ne puisse plus jamais se reproduire", a promis le Premier ministre britannique, Keir Starmer, qui a présenté, devant le Parlement, des excuses "au nom de l'Etat". "Le pays a manqué à son devoir le plus fondamental : vous protéger, vous et vos proches, les personnes que nous sommes censés servir. Et j'en suis profondément désolé", a-t-il ajouté.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.