La gauche britannique, favorite des élections générales au Royaume-Uni après 14 ans de règne conservateur

Le Royaume-Uni s'apprête à renouveler sa Chambre des communes, jeudi 4 juillet. Les travaillistes pourraient prendre le pouvoir aux conservateurs, à la tête du pays depuis 14 ans.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Keir Starmer, à la tête du Parti travailliste anglais, est le grand favori des sondages à l'approches des élections générales au Royume-Uni. (PHIL NOBLE / POOL)

Huit ans après le vote sur le Brexit, le Royaume-Uni s'apprête-t-il à prendre ses distances avec le discours qui a mené à la sortie de l'Union européenne ? La gauche britannique pourrait renverser les conservateurs, au pouvoir depuis 14 ans. Jeudi 4 juillet, les Anglais sont appelés aux urnes pour renouveler les 650 sièges de la Chambre des communes du Royaume-Uni. Et le favori des sondages s'appelle Keir Starmer, du Parti travailliste.

Dès le début de la campagne, une tribune portée par plus de 120 patrons anglais est publiée dans le quotidien anglais The Times. Les signataires réclament un changement de cap et accordent leur confiance à la gauche britannique. Un soutien inattendu, alors que le Parti travailliste était déjà en tête des sondages au Royaume-Uni. Historiquement, c'est plutôt aux conservateurs que les grands patrons font confiance pour les affaires, preuve du statut de favori de la gauche britannique dans cette campagne.

D'autres personnalités ont rendu public leur soutien à Keir Starmer : de nombreux donateurs, d'abord, qui participent financièrement à l'effort de campagne. Beaucoup d'entre eux ont tourné le dos au parti conservateur pour soutenir la gauche britannique. D'autres soutiens viennent aussi de célébrités, comme le chanteur britannique Elton John, qui l'annonce dans un spot de campagne.

Une mue centriste pour la gauche britannique

Cette position de favori est le résultat de quatre ans de changements au sein du Parti travailliste. Une mue organisée par Keir Starmer, que l'on imagine déjà Premier ministre au terme des élections. Il a coupé l'aile gauche du parti et l'a énormément recentré. D'ailleurs, les programmes économiques des travaillistes et des conservateurs ne sont pas très différents, d'où l'afflux de soutien public de patrons habitués aux politiques de la droite anglaise.

Pour ce faire, Keir Starmer s'est séparé de son prédécesseur, Jeremy Corbyn, qu'il trouvait trop encombrant car beaucoup plus à gauche. Une aile gauche considérée comme trop effrayante pour les milieux d'affaires et pour un électorat centriste. Résultat : les prévisions accordent aux travaillistes entre 400 et 450 sièges. C'est une majorité écrasante, qui permettrait de gouverner malgré quelques frondeurs sur certaines mesures.

En quatre ans, le Parti travailliste a beaucoup changé après la totale débâcle de la campagne du Brexit. Le parti s'était déchiré entre pro-Brexit et anti-Brexit. Mais en pleine campagne, c'est le mot que personne ne prononce, même pas Keir Starmer, qui s'y était personnellement opposé. Désormais, il assure ne pas vouloir revenir sur cette décision.

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