Les égouts de Londres au péril de la graisse
Attention, cloaque! Nos confrères de l’AFP ont courageusement accompagné une équipe d’égoutiers sous les rues de Londres. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas ragoûtant. Ici, contrairement à Paris, les effluents sont plutôt solides.
Les égoutiers évoluent dans une fange qui monte à hauteur de poitrine.
Mais le pire reste à venir sous la forme d’un bloc graisseux. Il pèse des kilos parfois des tonnes. Le plus gros a défrayé la chronique l’été 2013. Il pesait quinze tonnes, avait la taille d’un autobus, et risquait tout bonnement d’obstruer le réseau.
Les égoutiers se bagarrent en permanence contre ces fatbergs. Ils proviennent des huiles de cuisine que les Londoniens jettent dans les canalisations sans discernement. Des huiles qui s’agglomèrent à d’autres déchets, puis se figent et finissent par faire ces bouchons monstrueux.
L’utilisation courante en Grande-Bretagne de broyeurs alimentaires sous les éviers n’arrange rien. 10% des foyers britanniques en sont équipés. A Londres, tout part à l’égout. Quand on sait que les déchets alimentaires représentent le quart de nos poubelles, on imagine le résultat. Ces déchets (épluchures, os, gras) même broyés accrochent les graisses et participent à la formation de ces fameux fatbergs.
L’ennemi de l’égoutier est aussi la lingette en papier, prétendue dégradable mais qui en fait reste entière et absorbe les graisses.
En novembre 2014, rapporte The Independent, un bouchon a menacé le réseau du prestigieux quartier de Whitehall, là où se situent les ministères. Thames Water, le gestionnaire, dépense une fortune pour nettoyer tout ça. Un million de livres par mois pour ôter les 55.000 bouchons découverts annuellement.
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