Les ministres britanniques volent au secours de Theresa May après son discours cauchemardesque

Quintes de toux, irruption d'un comédien lui tendant une feuille de licenciement, lettres du slogan affiché sur la tribune qui s'effondrent : mercredi 4 octobre, alors que la chef du gouvernement britannique comptait sur le congrès des conservateurs pour resserrer les troupes, son discours de clôture a pris les atours d'un chemin de croix.

"Elle a eu les tripes"

À un point tel que les ministres du gouvernement ont dû faire bloc derrière elle pour déclencher une opération de sauvetage médiatique. Theresa May, face à l'adversité, est "allée jusqu'au bout, elle a eu les tripes", explique au Financial Times Greg Clark, le ministre du Commerce et de l'Énergie. Ruth Davidson, la chef de file des conservateurs écossais ajoute que ce discours achevé la voix cassée est "presque une métaphore", qu'il montre "à quel point Theresa May a le sens du devoir devant l'adversité".

On offre à May "le revolver ou le whisky"

Pourtant, en coulisses, explique le quotidien financier, les membres du gouvernement parlent d'un fiasco : c'est l'avant-dernier acte d'une tragédie grecque, écrit le Telegraph. Il y a désormais une trentaine de députés prêts à signer une lettre pour que Theresa May s'en aille. Il en faut officiellement 48. "Les requins sentent l'odeur du sang", conclut le Huffington Post. Il n'y aura peut-être même pas de demande officielle de démission. Les comploteurs offrent à la Première ministre, comme dans les années 1950, le revolver ou le verre de whisky." Le Guardian voit derrière ces tractations la main des hommes en costumes gris : politiciens et officiels qui travaillent en coulisses pour la faire tomber.