Londres : ce que l'on sait de l'attaque terroriste dans laquelle deux personnes ont été blessées à l'arme blanche
Le groupe Etat islamique a revendiqué l'attaque, lundi. L'auteur a été abattu sur les lieux, dans le quartier de Streatham.
Deux personnes ont été blessées dans une attaque à l'arme blanche à Londres (Royaume-Uni), dans le quartier de Streatham, dimanche 2 février, a annoncé la police sur Twitter. "Un homme a été abattu" par les forces de l'ordre et son acte "a été déclaré lié au terrorisme", ajoute cette même source. Franceinfo résume ce que l'on sait de cet attentat.
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Que s'est-il passé ?
La police londonienne assure être intervenue "autour de 14 heures" (15 heures, heure française) sur High Road, une rue du quartier de Streatham. Celui-ci se trouve à une petite dizaine de kilomètres du centre de Londres, sur la rive sud de la Tamise.
C'est une demi-heure plus tard, à 14h29, que la police du quartier de Lambeth, dont Streatham fait partie, a annoncé intervenir sur "un incident". Quarante minutes plus tard, la police de Londres a annoncé avoir abattu un homme sur les lieux d'une attaque à l'arme blanche. La situation est maîtrisée, affirment les autorités, qui n'ont pas donné beaucoup plus de détails sur le déroulement des faits, indiquant dans un communiqué qu'elles tentaient encore d'en déterminer "les circonstances".
Un témoin de la scène, Gulled Bulhan, affirme à l'agence PA, citée par le Guardian, avoir vu "un homme avec une machette et des canettes argentées sur son torse, poursuivi par ce que j'imagine être un policier en civil". Le suspect "a ensuite été abattu", poursuit-il. "Je crois avoir entendu trois coups de feu, mais je ne suis pas sûr de bien me souvenir." Sur Twitter, un humoriste et présentateur de télévision, Dave Chawner, a affirmé avoir assisté à une partie du drame. "J'ai entendu plusieurs coups de feu, mais je ne sais pas qui les a tirés", a-t-il écrit. Après avoir également entendu trois coups de feu, Daniel Gough, qui témoigne auprès de la BBC, explique avoir couru dans une rue adjacente : "C'était la panique, les gens criaient". "Quelques minutes plus tard, je suis retourné" dans la rue de l'attaque, "et j'ai vu un policier, qui a crié à tout le monde de reculer. Son pistolet était pointé en direction d'un homme sur le sol".
Une autre habitante, Alanah Murphy, a posté une vidéo des secours sur place. "La police a crié à tout le monde de reculer et a repoussé la foule", raconte-t-elle à la BBC.
Armed police and ambulances all over #streatham pic.twitter.com/XRlHXE2mYX
— Alanah Murphy (@lanahmurphy) February 2, 2020
Y a-t-il des victimes ?
Deux personnes ont été blessées dans l'attaque au couteau. L'une de ces deux personnes, un homme, est entre la vie et la mort, l'autre, une femme, est légèrement blessée. Une troisième personne, une femme, a été légèrement blessée par des éclats liés à l'arme à feu utilisée par la police.
Sur Twitter, Dave Chawner, témoin de la scène, affirme avoir dû "rester avec quelqu'un qui venait d'être poignardé à Streatham pendant 30 minutes avant qu'une ambulance arrive". "J'ai vu une première victime, un homme, sur le sol et des gens l'aidaient", témoigne un riverain, Nardos Mulega, auprès de l'agence PA citée par le Guardian. "Puis, cinq minutes plus tard, une femme est arrivée et a dit 'J'ai été poignardée aussi, dans le dos', et les gens ont commencé à l'aider." Il dit avoir également vu un corps "face contre terre" un peu plus loin.
Qui est l'assaillant ?
"Un homme a été abattu", indique la police de Londres, sans écrire explicitement s'il s'agit de l'auteur de l'attentat. Un peu plus tard, elle a confirmé qu'il avait succombé après avoir été touché par balles. L'homme portait sur lui un engin "factice", a également précisé dans un communiqué la police londonienne.
Le suspect a été identifié par la police comme étant Sudesh Amman, 20 ans. "Il avait été récemment libéré de prison et purgeait une peine pour des délits de nature islamiste", a expliqué Lucy D'Orsi, une responsable de la police, au cours d'une conférence de presse.
Que sait-on de ses motivations ?
"L'incident a été déclaré lié au terrorisme", a annoncé la police londonienne, ce qui fait de l'attaque un attentat. Elle n'a pas détaillé, en revanche, quels éléments l'avaient conduite à cette classification, et on ignore pour quel raison l'assaillant est passé à l'acte. Elle a ajouté un peu plus tard que l'attaque était "de nature islamiste".
L'organisation terroriste Etat islamique a revendiqué lundi 3 février l'attaque via son organe de propagande, Amaq. "L'assaillant dans le quartier de Streatham, dans le sud de Londres, hier, fait partie des combattants de l'Etat islamique", a indiqué Amaq dans un communiqué. "Il a mené l'attaque en réponse aux appels à cibler les ressortissants des pays de la coalition" internationale antijihadistes, souligne le communiqué partagé sur les chaînes Telegram du groupe terroriste.
Quelles sont les réactions politiques ?
Dans un communiqué publié dimanche, le maire de Londres, Sadiq Khan, a remercié les secours et la police "pour leur réaction rapide et courageuse" : "Ils sont vraiment les meilleurs d'entre nous". "Les terroristes cherchent à nous diviser et à détruire notre mode de vie – ici à Londres, nous ne les laisserons jamais y arriver", a également commenté le maire, dont la ville avait déjà été touchée par plusieurs attentats. Le plus récent, en novembre sur le London Bridge, avait fait deux morts.
"Mes pensées vont aux blessés et à tous ceux qui sont affectés", a de son côté réagi dimanche le Premier ministre britannique, Boris Johnson, dans un tweet remerciant également "tous les services d'urgence" intervenus sur place. Le Premier ministre a également promis lundi de sévir davantage contre les personnes condamnées pour terrorisme.
Un projet de loi, qui prévoit notamment d'alourdir les peines pour les auteurs d'actes terroristes, avec un minimum de 14 ans de prison pour les infractions graves, et d'interdire leur libération anticipée, doit être déposé prochainement au Parlement. Le texte se concentre aussi sur la prévention de la récidive, promettant de doubler le nombre d'agents de probation.
Le gouvernement avait déjà annoncé un durcissement législatif, après l'attaque qui avait fait deux morts, fin novembre près du London Bridge, en plein centre de Londres. Cette attaque avait été perpétrée par un jihadiste automatiquement remis en liberté conditionnelle.
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