: Reportage "Franchement, c'est trop !" : avec la mort d'Elizabeth II, ces Britanniques qui aimeraient en finir avec la monarchie
Depuis la mort de la reine d'Angleterre, jeudi 8 septembre, le Royaume-Uni vit au rythme du programme funéraire, une situation irritante pour une partie de la population qui aspire à l'avènement d'une république.
"Franchement, c'est trop", s'emporte Anna. Cette Londonnienne de 25 ans est proche de l'overdose monarchique depuis le décès de la reine Elizabeth II, jeudi 8 septembre. En Une des journaux, à la télé, à la radio... les médias britanniques sont en boucle sur la famille royale. Ils suivent minute par minute le parcours du cercueil de la souveraine, qui a quitté, ce dimanche, Balmoral pour Edimbourg. Il est exposé au palais de Holyrood jusqu'à mardi. Le public peut venir s'y recueillir.
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"Pourrait-on rendre un peu de recul" sur la couverture de cet évènement, mais aussi sur le système politique britannique, demande Anna. "Il faut réfléchir de façon pragmatique. Cette monarchie nous coûte cher et n'a pas vraiment réalisé de bonnes choses par le passé. Aujourd'hui c'est un chamboulement. Peut-être nous faut-il une évolution. Une République du Royaume-Uni ? Je ne sais pas", s'interroge la jeune Anglaise.
"Make Elizabeth the last"
Freddy ne veut pas manquer cette occasion pour "arrêter définitivemen cette monarchie, lui donner moins d'importance et la rendre moins représentative de notre pays".
Cela semblait impossible avec Elizabeth, mais peut-être qu'avec ce nouveau roi, ce sera plus facile de faire passer l'idée qu'il faut se retirer
Freddy, un Britanniqueà franceinfo
Lors du jubilé de la reine en juin dernier, le mouvement Republic avait lancé une campagne d'affichage "Make Elizabeth the last", ce qui veut dire "Faites qu'Elizabeth soit la dernière souveraine". Une option qui reste minoritaire. En mai dernier, seuls deux Britanniques sur dix souhaitaient passer à un régime républicain.
Le grand écart entre le faste royal et la réalité vécue par les Britanniques
En Écosse, où se trouve encore la dépouille de la reine, une partie de la population communie dans la peine, mais loin des cérémonies, des larmes et des bouquets de fleurs, beaucoup se sentent finalement peu concernés en ces temps d'inflation recore, de colère sociale et de guerre en Ukraine.
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D’un côté, des personnes comme Michelle et Mike, qui ont attendu 6 heures pour entrapercevoir le cortège funéraire, après 9 heures de route, depuis le sud de l‘Essex. "Elle a été notre reine pendant 70 ans. Le moins que l’on puisse faire c’est de lui accorder quelques heures", explique Michelle.
De l’autre, Gream, triste, mais qui au fond se sent loin de tout cela : "Au coin de la rue, des gens dorment dehors, d’autres n’arrivent pas à payer leur loyer." Les travaux du Parlement sont suspendus pendant les dix jours de deuil national : "quand il faudrait des décisions immédiates pour que les gens puissent payer leurs factures d'énergie", souligne Gream.
Qu'est-ce que ça change à ma vie ? Rien du tout !
Griam, un Écossaisà franceinfo
Si elle bouleverse une partie du pays, la mort d’Elizabeth II n’éteint pas la colère. "Dans ce contexte, voir les carrosses dorés et les palais, cela peut faire réfléchir certaines personnes", observe Christian Albuisson, président du Conseil consulaire français d'Edimbourg, installé en Ecosse depuis 40 ans. "La famille royale s'en rend compte, car le roi Charles III est sorti de sa voiture pour aller serrer les mains des gens et leur parler." Le diplomate estime que la famille royale "se rend compte du problème" et veut "rendre la monarchie plus proche des gens". Y arrivera-t-elle ? Pour Christian Albuisson, "c'est une autre histoire".
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