Royaume-Uni : Birmingham, la deuxième ville d’Angleterre, est en faillite
Cette faillite, déclarée mardi 5 septembre, n’a pas d’impact immédiat pour le quotidien des habitants de Birmingham qui sont plus d’un million. Par exemple mercredi matin, les poubelles ont été ramassées comme d’habitude par des éboueurs payés par le conseil municipal. Toutes les dépenses essentielles et les contrats déjà signés vont être honorés.
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Cela n’empêche pas les habitants de la deuxième ville d'Angleterre de s’inquiéter, légitimement. Parce que cette annonce signifie tout de même des coupes à venir dans le prochain budget, des réductions de dépenses et sans doute aussi, une augmentation des taxes locales. On savait la ville dans une situation financière délicate, là on a franchi un cap.
Le conseil municipal met en cause la dotation du gouvernement qui ne cesse de baisser depuis plus de dix ans et la mauvaise gestion de ses prédécesseurs. C'est en partie vrai mais en partie seulement. Les conservateurs au pouvoir dans le pays depuis treize ans ont bien réduit les subventions aux collectivités. Les finances de Birmingham sont bien empoisonnées par une décision de justice qui exige un rattrapage salarial pour des salariés de la ville, essentiellement des femmes. Une dépense de plus d’un milliard d’euros sur plusieurs années, et ce n’est pas fini, pour une faute qui date de l’époque où les conservateurs géraient la ville. Deux raisons que le conseil municipal désormais travailliste met en avant.
Un coût de la vie qui explose dans le pays
Mais il y a aussi un nouveau logiciel global de gestion qui tarde à être mis en place et dont le coût est finalement six fois plus élevé que prévu, une facture de plus de 100 millions. Et puis il y a le contexte national : un pays où le coût de la vie a explosé, l’inflation a fait des ravages. Tout coûte plus cher pour la ville donc mais aussi pour ses administrés, qui sont plus nombreux à demander de l’aide. Pour toutes ces raisons aujourd’hui, Birmingham est en faillite.
Si la deuxième ville du pays se retrouve dans cette situation, on peut tout à fait imaginer que d’autres municipalités risquent à leur tour la banqueroute. Déjà, Birmingham n’est pas la première, plusieurs communes de bien plus petite taille nt connu le même sort récemment : Croydon, Woking ou encore Slough. Mais surtout, l’assemblée des collectivités mettait en garde la semaine dernière, affirmant que 26 conseils municipaux pourraient se déclarer en faillite dans les deux prochaines années.
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