Cet article date de plus de trois ans.

À Moscou, on peut payer son trajet de métro grâce à la reconnaissance faciale

Des terminaux de paiement à reconnaissance faciale ont été installés dans 241 stations du métro de la capitale russe. Un système qui divise les Moscovites.

Article rédigé par Sylvain Tronchet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une caméra de reconnaissance faciale sur un portique d'entrée de la station Sretinsky Bulvard, dans le métro de Moscou (Russie), le 14 octobre 2021. (SYLVAIN TRONCHET / RADIO FRANCE)

À Moscou, depuis vendredi 15 octobre, il est possible de payer son trajet de métro grâce à la reconnaissance faciale. Les entrées des 241 stations du réseau moscovite sont équipées de caméras capables d'identifier une personne en filmant son visage et de débiter son compte.

Ce genre d’innovation ne surprend plus grand monde en Russie, mais il ne va pas non plus sans soulever des questions quant aux libertés individuelles. Les Moscovites sont habitués aux caméras à reconnaissance faciale. En Russie, il n’est pas rare de payer au supermarché en souriant à la caméra. La plupart des banques proposent ce système de reconnaissance faciale.  Alors pourquoi pas dans le métro, se dit Gnakiya. "On vit au XXIe siècle et cette technologie peut nous faciliter la vie, estime la jeune femme de 23 ans, rencontrée à la station du centre de Moscou. Je l’utilise déjà sur mon smartphone." 

Mais dans une ville truffée de dizaines de milliers de caméras de vidéosurveillance, tous les habitants n’ont pas confiance dans ce genre de système. Alina, une étudiante de 20 ans trouve ça "effrayant et pas très agréable". Elle n'utilisera pas ce système par crainte que ses données personnelles "soient utilisées" contre elle.

Les entrées du métro de Moscou proposent dorénavant le "paiement biométrique", comme indiqué au sol ici, dans la station Tchistye Proudy. à Moscou (Russie), le 14 octobre 2021. (SYLVAIN TRONCHET / RADIO FRANCE)

Les caméras à reconnaissance faciale ont déjà été utilisées à Moscou pour identifier des manifestants et les opposants au pouvoir, mais aussi pour contrôler le respect du confinement et des quarantaines. Vladimir Ojereliev, un expert numérique de l’organisation de défense des libertés Roskomsvoboda considère qu’un cap vient d’être franchi. "La reconnaissance faciale est utilisée depuis quelques temps, il y a déjà beaucoup de caméras dans Moscou, rappelle-t-il. Mais avec ce système, les gens doivent donner leur accord pour que leur visage soit relié à leur carte bleue. Donc ça permet de normaliser ce système de surveillance." Le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, assure que les données personnelles des voyageurs du métro seront protégées.  

Payer son ticket de métro par reconnaissance faciale - reportage à Moscou de Sylvain Tronchet.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.