Arrestation de l'opposant russe Alexeï Navalny : le président du Conseil européen demande sa "libération immédiate"
Les services pénitentiaires russes avaient averti qu'ils n'hésiteraient pas à arrêter l'ennemi juré de Poutine, victime d'un empoisonnement, dès son arrivée dans le pays.
Ce qu'il faut savoir
Le principal opposant russe Alexeï Navalny a été interpellé dimanche 17 janvier par la police à son arrivée à l'aéroport Cheremetievo de Moscou, où il s'apprêtait à passer le contrôle des passeports, ont constaté des journalistes sur place. Une arrestation "inacceptable", a estimé dimanche soir le président du Conseil européen, Charles Michel, appelant Moscou à sa "libération immédiate", dans un tweet. Suivez notre direct.
Son avion dérouté sur un autre aéroport. Devant à l'origine atterrir à l'aéroport Vnoukovo de Moscou, l'avion transportant l'opposant a été dérouté vers celui de Cheremetievo et s'est posé à 20h12 (18h12 heure française), près de trois heures après avoir quitté Berlin, selon des journalistes à bord. Selon ces derniers, le pilote de l'avion a d'abord annoncé un retard de 30 minutes en raison d'un "problème technique", avant d'indiquer que l'appareil se dirigeait vers Cheremetievo et n'atterrirait pas à l'aéroport de Vnoukovo, où l'attendaient ses partisans.
Ses partisans interpellés à l'aéroport. A l'aéroport Vnoukovo, où l'opposant était à l'origine attendu, la police a interpellé la plupart de ses alliés venus l'accueillir, dont Lioubov Sobol, figure montante de l'opposition russe déjà arrêtée il y a quelques semaines. La police antiémeute y était présente en force et délogeait progressivement de l'aéroport la plupart des quelques 200 partisans d'Alexeï Navalny qui s'y trouvaient, selon des journalistes sur place. Ils sont accusés de "désobéissance" envers la police, a précisé sur Twitter un proche collaborateur, Ivan Jdanov.
Alexeï Navalny s'était dit confiant avant de partir. En montant à bord à Berlin aux côtés de sa femme Ioulia, Alexeï Navalny, avait dit être "très heureux" de revenir et assuré "n'avoir rien à craindre en Russie". "Je suis certain que tout va bien se passer. On va m'arrêter? Ce n'est pas possible, je suis innocent", avait-il lancé, avant d'ajouter: "En Allemagne, c'était bien, mais rentrer à la maison c'est toujours mieux." Les services pénitentiaires russes avaient pourtant averti qu'ils n'hésiteraient pas à l'arrêter, lui reprochant d'avoir violé, alors qu'il se trouvait en Allemagne ces derniers mois, les conditions d'une peine de prison avec sursis dont il a écopé en 2014.
Empoisonné par un agent innervant de type Novitchok. Le chef de file de l'opposition russe était subitement tombé dans le coma en août, alors qu'il revenait d'une tournée électorale en Sibérie. D'abord hospitalisé à Omsk, il avait finalement été évacué vers un hôpital berlinois sous la pression de ses proches. Trois laboratoires européens ont depuis conclu que l'opposant avait été empoisonné par un agent innervant de type Novitchok, développé à l'époque soviétique à des fins militaires, conclusion confirmée par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) malgré les dénégations de Moscou.