Le Kremlin se dit préoccupé par le niveau de l'inflation en Russie, qui atteint 8,59% sur un an en juin

Ce chiffre, dévoilé jeudi par l'agence nationale des statistiques Rosstat, est notamment lié à l'explosion des dépenses publiques destinées à soutenir l'assaut militaire en Ukraine.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une pièce d'un rouble et un billet de 50 roubles, la monnaie russe. (BENJAMIN FURST / HANS LUCAS / AFP)

Un record dont Moscou se serait sans doute passé. L'inflation en Russie a atteint 8,59% sur un an en juin contre 8,3% en mai, selon les chiffres de l'agence nationale des statistiques Rosstat, dévoilés jeudi 25 juillet et consultés par l'AFP. C'est le niveau le plus élevé depuis février 2023, largement supérieur à l'objectif officiel de 4% affiché par les autorités. Le Kremlin se dit préoccupé par un tel taux d'inflation, accéléré par l'explosion des dépenses publiques destinées à soutenir l'opération militaire en Ukraine. 

"Certains processus inflationnistes sont présents, cela suscite l'inquiétude du gouvernement et de la Banque centrale, donc des mesures sont élaborées. Cibler l'inflation est l'une de nos priorités", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Il a précisé que des hausses de prix étaient visibles "dans différents segments" de l'économie, notamment dans le transport aérien. 

Des déficits de main-d'œuvre

L'explosion des dépenses publiques, liées aux commandes dans le complexe militaro-industriel pour équiper l'armée en Ukraine et aux importantes primes versées aux soldats et à leurs familles, alimente depuis plusieurs mois un cycle de salaires et de dépenses des ménages à la hausse. Parallèlement, des déficits de main-d'œuvre dans de nombreux secteurs, causés par les départs d'hommes au front et l'exil à l'étranger de centaines de milliers d'autres, ont également nourri cette spirale.

La hausse rapide des prix pourrait pousser la Banque centrale russe à rehausser son taux directeur – déjà au niveau élevé de 16% – lors de sa prochaine réunion sur le sujet, prévue vendredi 26 juillet. Sa gouverneure, Elvira Nabioullina, a reconnu début juillet qu'une telle décision était clairement sur la table : "Le principal sujet de discussion sera l'ampleur de la hausse des taux", a-t-elle précisé. Plusieurs dirigeants d'entreprises se sont toutefois déjà dits opposés à un tel scénario, qui pourrait selon eux ralentir l'activité économique.

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