Piotr Pavlenski

L'artiste contestataire russe Piotr Pavlenski, 35 ans, a revendiqué la publication des vidéos à caractère sexuel qui ont entraîné le retrait de la candidature de Benjamin Griveaux à la mairie de Paris. 

Piotr Pavlenski s'est fait connaître en défiant régulièrement les autorités russes : il a notamment arrosé d'essence et incendié les portes du siège de l'ex-KGB à Moscou. En 2012, il s'était cousu les lèvres en soutien aux Pussy Riot, un groupe de jeunes femmes condamnées en Russie à deux ans de camp pour avoir "profané" la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou au cours d'une "prière punk" qui critiquait ouvertement le président Vladimir Poutine.

En 2013, il s'enroule ainsi dans des fils barbelés devant l'Assemblée législative de Saint-Pétersbourg pour protester contre des lois jugées répressives ; quelques mois plus tard, il se cloue les testicules sur le pavé de la place Rouge, à Moscou afin de dénoncer l'apathie de la société russe. En juin 2016, Piotr Pavlenski fait sept mois de détention avant d'être condamné à une amende pour avoir "endommagé" la Loubianka, siège historique des services de sécurité russes.

Piotr Pavlenski et son ex-compagne Oksana Chaliguina sont arrivés en France en janvier 2017 en compagnie de leurs deux jeunes filles, après un périple d'un mois à travers l'Europe de l'Est, comme l'artiste l'avait raconté à franceinfo. Le motif de son départ : des accusations de violences sexuelles en réunion à l'encontre d'une jeune actrice russe. S'il ne nie pas l'existence d'une relation "proche" avec celle-ci, Piotr Pavlenski dément toute violence, quand elle affirme qu'il l'a menacée et lacérée de coups de couteau. "Mon erreur a été d'avoir fait confiance à cette fille", se défendait-il en 2017.

L'artiste trentenaire russe poursuit son œuvre en France à travers ses performances contestataires. En octobre 2017, il incendie la façade d'une succursale de la Banque de France dans la capitale. Pour ces faits, Piotr Pavlenski est condamné en janvier 2019, à trois ans de prison, dont 2 ans avec sursis. Il effectuera onze mois de détention à Fleury-Mérogis. Son objectif était de dénoncer la présence de la Banque de France sur la place de la Bastille. Il s'agissait, selon l'artiste et son ex-compagne, d'une performance artistique intitulée Eclairage.

Ce n'est pas la seule péripétie judiciaire de l'artiste russe en France. L'intéressé fait l'objet d'une enquête pour des faits de violence avec arme commis dans la nuit du 31 décembre 2019 au 1er janvier 2020 dans le 6e arrondissement. Il est soupçonné d'avoir donné des coups de couteau lors d'une bagarre dans un appartement, ce qu'il conteste. Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Paris.