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Russie:Les meurtriers d'Anna Politkovskaia condamnés

A l’issue d’un second procès et presque huit ans après sa mort, les meurtriers de la journaliste Anna Politkovskaia ont été condamnés à la réclusion à perpétuité par un tribunal de Moscou. Mais l’enquête n’a pas permis de découvrir le véritable commanditaire de l’assassinat.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Anna Politkovskaïa le 17 mars 2004 en Allemagne à Liepzig. (Jens Schuelter/DDP/AFP)

Elle venait de faire ses courses et rentrait chez elle, comme n’importe quelle Moscovite. Le tueur l’a attendu à l’entrée de son immeuble. Anna Politkovskaia avait 48 ans. Mère de deux enfants cette journaliste dénonçait sans cesse les crimes commis en Tchétchénie.
 
Au soir du drame le journal pour lequel elle travaillait, Novaïa Gazeta avançait, deux thèses possibles. Une vengeance de Ramzam Kadyrov, l’homme dévoué que Poutine a placé à la tête de la Tchétchénie, ou au contraire une machination contre lui afin de l’affaiblir.
 
Au final l’enquête permettra d’inculper cinq hommes. Un tueur, Rustam Makhmudov, et son oncle Lom-Ali Gaitukaev, organisateur du meurtre. deux autres membres du gang ont servi à pister la journaliste afin de déterminer ses habitudes. Enfin le dernier, un ancien policier nommé Dimitri Pavliouchenkov, purge déjà une peine de 12 ans de prison pour avoir fourni l’arme du crime.
 


La Cour Suprême de Russie a eu l’occasion de montrer sa volonté de mener à bien cette affaire. Car en 2009, elle avait fait appel du premier procès qui avait conduit à l’acquitement des protagonistes.
Cette fois la sévérité des peines, la perpétuité pour l’organisateur et pour le meurtrier, redonne du lustre à une justice russe accusée d’être à la botte du pouvoir.
 
Des hommes de main ont été poursuivis et finalement condamnés. Mais l’accusation n’a jamais réussi à remonter la piste du cerveau qui a payé Gaitukaev pour faire assassiner la journaliste. Les proches de la journaliste évoquent le Kremlin. Au moins pour la protection qu’il a du promettre au commanditaire du meurtre.
En tout cas, vu l’origine des protagonistes et la nature des papiers de la journaliste, le dossier Tchétchène est probablement au cœur du dossier.
 
Désormais la justice est passée. Celui qui a commandité le meurtre d’Anna Politkovskaia peut dormir tranquille. On ne cherchera plus à retrouver sa trace

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