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Document franceinfo Guerre en Ukraine : "J'ai connu la terreur ultime", dit une habitante de Kiev

Vera est une habitante de Kiev, barricadée chez elle depuis le début de l'offensive de l'armée russe et refuse de se rendre dans les abris, pour ne pas abandonner sa maison. Elle témoignait dimanche matin, sur l'antenne de franceinfo.

Article rédigé par franceinfo
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Une intervention des pompiers à Kiev (Ukraine) le 26 février 2022, après un bombardement russe (SERGEY DOLZHENKO / EPA)

Au quatrième jour de la guerre en Ukraine, les combats se poursuivent dans la capitale Kiev et d'autres villes du pays. Les sirènes ont retenti plusieurs fois dans la nuit de samedi à dimanche. La résistance s'organise. Mais la peur s'installe aussi. De plus en plus présente, de plus en plus dure.

franceinfo à recueilli dimanche 27 février le témoignage de Vera, cloîtrée chez elle depuis jeudi dernier. Son témoignage, entre colère et désespoir, est à lire et à écouter.

Situation à Kiev : le témoignage de Vera au micro d'Ersin Leibowitch


franceinfo :
Comment s'est passée la nuit dernière ?

Vera : Je ne suis pas allée dans un abri. Je ne voulais pas y aller parce que je veux rester ici, dans ma maison, avec mes animaux, mes chats, mon chien. La nuit dernière était dure. À Kiev, c'était calme. Mais (sanglots) ce n'est pas facile du tout. J'ai connu la terreur ultime et je ne peux pas trouver les mots pour décrire cette expérience. Ils nous menacent, pas seulement les Ukrainiens : nous tous.

On entend votre émotion. La peur, la fatigue, la colère sont immenses ?

La haine, la peur, la terreur, la colère, la douleur. Tous. Oui, c'est ça mon expérience de ces jours. Je lis tout le temps, je lis les infos sur les sites, celui de notre ministère de la Défense ou d'autres organisations. Cette situation, c'est une folie. 

>> Guerre en Ukraine : suivez l'évolution de la situation dans notre direct


Vous ne voulez pas essayer de quitter Kiev ou même de quitter l'Ukraine ? 

Non ! C'est ma maison. 

Est-ce que vous pensez que les puissances occidentales qui s'opposent à la Russie en ce moment jouent leur rôle avec les pressions bancaires, économiques, diplomatiques ? 

Oui, oui, oui, oui, je vois ça. Je vois le soutien militaire, financier et celui des peuples. Mais c'est insuffisant (elle pleure). On n'a pas le droit de nous faire ça, de faire ça aux gens.

"Je voudrais vivre pour voir le jour où Poutine sera pendu en public."

Vera, habitante de Kiev

à franceinfo

Vous souhaitez la mort de Vladimir Poutine, c'est cela que vous dites ? 

Oui, oui, oui, oui ! Et je ferai la fête ce jour-là, si je suis encore en vie.

La résistance de la population ukrainienne semble très forte. 

Oui, elle est très forte. Mes collègues, les amis, tous ceux qui le peuvent, qui en ont l'énergie, participent. Tout est violence, ici, nous vivons dans la violence. Même dans ma cuisine maintenant, quand je parle avec vous, je vis la violence. Elle est autour de nous ici. 

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