Guerre en Ukraine : À Kiev, l'inquiétude et l'effroi après l'attaque russe de la centrale nucléaire de Zaporijia
L'Ukraine s'est réveillée vendredi en apprenant l'attaque russe de la centrale nucléaire de Zaporijia pendant la nuit. À Kiev, les habitants sont inquiets.
La centrale de Zaporijia, dans le centre de l'Ukraine, a été touchée dans la nuit du du 3 au 4 mars par des frappes russes. Un incendie s’est déclaré, avant d'être éteint dans la matinée de vendredi. Malgré l'attaque, les niveaux de radioactivité restent inchangés, selon les autorités. "J'ai suivi la situation jusqu'à 4 heures du matin et je suis toujours très inquiet", explique Pavlo, 42 ans, metteur en scène à Kiev. Comme de nombreux habitants de la capitale, l'annonce de l'attaque de la centrale de Zaporijia l'a terrorisé.
>> Suivez l'évolution du conflit russo-ukrainien dans notre direct
"Je n'ai pas de pastilles d'iode à la maison. Avec mes amis, on essaie de s'en procurer", poursuit Pavlo. "Quand je suis arrivé à Kiev, je leur ai dit : que pourrions nous faire en cas de menace nucléaire ? Comment fuir ? Comment se protéger ?' Car ça peut arriver." La catastrophe nucléaire de Tchernobyl, en 1986, est dans toutes les mémoires. Larissa, une habitante du centre ville, est sortie prendre l'air quelques minutes. "Nous avons appris la nouvelle ce matin, en nous réveillant. Ça aurait pu être une énorme catastrophe, pire que Tchernobyl."
"J'ai évidemment très peur, mais je pense que tout le monde devrait avoir peur, y compris le reste du monde. Il faut multiplier les contrôles et garantir la sécurité de la centrale. Sinon, tout le monde pourrait mourir."
Larissa, une habitante de Kievà franceinfo
Il y a la peur de l'accident nucléaire, mais également la peur de voir la Russie contrôler à terme l'ensemble de la production d'électricité de l'Ukraine. La centrale ciblée par des tirs représente un cinquième de la consommation du pays. "Bien sûr que je suis inquiet, ajoute un habitant de Kiev, nous pourrions nous retrouver sans électricité, sans lumière ou sans chauffage. C'est une perspective qui m'effraie. Il va se servir de cette centrale nucléaire comme un moyen de pression pour pousser notre gouvernement à capituler et j'espère qu'il ne le fera jamais."
Jour après jour, l'armée russe resserre l'étau sur son voisin ukrainien et réveille les pires cauchemars.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.