: Reportage Séisme en Turquie et en Syrie : à Osmaniye, ville relativement épargnée, les hôpitaux face à l'afflux de blessés
Les hôpitaux d'Osmaniye ont résisté au séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie voisine, les établissements de santé se préparent donc à accueillir les blessés des régions environnantes.
Comment prendre en charge les dizaines de milliers de blessés causés par le séisme en Turquie et en Syrie lundi 6 février et ses répliques ? À Osmaniye, ville du sud-est de la Turquie de 180 000 habitants, les principaux hôpitaux sont restés debout, et ils se préparent à une mobilisation de longue haleine.
Devant l'hôpital public, assis sur une chaise roulante, Fayzi, un trentenaire, porte encore un pull taché de sang. C'est un miraculé. Il a survécu à l'effondrement de son immeuble de quatre étages lundi. "Tout le monde est mort. Les voisins, la famille... Mes frères et moi, on est tout seuls maintenant", raconte-t-il. Après le premier tremblement de terre, son frère et lui ont été emmenés à l'hôpital le plus proche à Hatay.
"L'après-midi, une fois arrivé à l'hôpital d'État de Hatay, ça a recommencé. Je criais : "Aidez-moi ! Aidez-moi avec mes frères !"
Fayzi, rescapé du séismefranceinfo
L'immeuble s'est écroulé à son tour. Fayzi a survécu avec de multiples fractures à la jambe et à la hanche notamment. Depuis, il est depuis soigné à Osmaniye. Son frère cadet est en soins intensifs.
Le service de soins intensifs est complet
La direction de l'hôpital a d'ailleurs libéré cinquante places dans ses services pour gérer ces blessés graves. Après l'urgence, c'est également la priorité d'Ali, le directeur général d'une clinique privée du centre. Le service soins intensifs est complet, 43 personnes sont prises en charge. "Les deux premiers jours ont été chaotiques, on manquait de personnel, explique-t-il. Mais désormais les équipes dorment sur place. On accueille aussi des personnes simplement pour les héberger. Les choses sont à nouveau sous contrôle."
Mais le commandant Antony, médecin de la sécurité civile, n'oublie pas qu'à deux pas de là, des secouristes continuent de déblayer les immeubles en ruines, avec potentiellement des victimes à soigner. Il fait donc le tour des hôpitaux de la ville. "Pour pouvoir prendre en charge des traumatisés, des traumatisés sévères, on a besoin de connaître les capacités des hôpitaux locaux, détaille-t-il. Je veux savoir s'il peuvent soigner à la fois les victimes et les secouristes, s'ils sont victimes eux-mêmes après une réplique ou un désincarcération." Le commandant effectue ce travail de prévention malgré l'espoir réduit de retrouver des personnes vivantes. Hier, quinze corps ont été sortis des décombres par les secouristes français.
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