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Témoignages Séisme en Turquie et en Syrie : "Je ne pouvais pas marcher, les murs ont commencé à craquer", raconte un habitant

Un séisme de magnitude 7,8 sur l'échelle de Richter a touché, lundi, le sud de la Turquie et la Syrie. Les habitants découvrent les dégâts impressionnants de ce violent tremblement de terre survenu peu après 4 heures du matin.
Article rédigé par franceinfo - Marie-Pierre Vérot et Noé Pignède
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Un immeuble s'est effondré lors du puissant séisme du 6 février 2023, à Kahramanmaras, en Turquie. (CUMA SARI / ANADOLU AGENCY)

Un paysage de désolation. Un séisme de magnitude 7,8 a frappé lundi le sud de la Turquie et la Syrie voisine, faisant des centaines de victimes dans les deux pays et de très importants dégâts, selon des premiers bilans toujours provisoires. Des bâtiments ont été détruits dans de nombreuses villes du sud-est de la Turquie, selon les images diffusées par les médias turcs, laissant redouter un bilan beaucoup plus lourd. Les secouristes turcs et la défense civile ainsi que les pompiers syriens étaient à l'œuvre lundi matin pour tenter d'extraire d'éventuelles victimes des décombres, selon les médias locaux. 

>> DIRECT. Un séisme de magnitude 7,8 fait au moins 300 morts en Turquie et en Syrie, selon les premiers bilans

Ahmet Adjart habite à Diyarbakir, grande ville du sud-est du pays. Ce retraité a été un témoin direct du terrible tremblement de terre. "C'était très fort, explique choqué Ahmet Ajdart. J'en ai vécu un certain nombre de séismes, mais, cette fois, c'est très fort." Visiblement encore sous le choc, le retraité francophone poursuit : " J'ai couru dans un couloir pour me mettre à l'abri. Mais je ne pouvais pas marcher, j'ai failli tomber... Les murs ont commencé à craquer, les joints de la salle de bain se sont fissurés."

Un appel à l'aide de la Turquie à la communauté internationale

En Turquie et en Syrie, de nombreux immeubles se sont effondrés tels des châteaux de cartes. "Ça a duré plus de 30 secondes, note Ahmet Adjart. On sent encore de nouvelles répliques, mais c'est beaucoup plus faible maintenant." Selon l'agence gouvernementale de gestion des catastrophes, cinquante répliques ont été enregistrées en Turquie.

Ce lundi matin, les secours sont à pied d'œuvre pour porter main forte aux rescapés, mais le bilan risque d'être lourd. "C'est une catastrophe énorme, soupire Ahmed Adjart. Déjà à Diyarbakir, il y a plusieurs bâtiments écroulés et il y a beaucoup de morts." Ce tremblement de terre a été ressenti dans tout le sud-est du pays, a également été perçu au Liban et à Chypre. La Turquie a lancé un appel à l'aide international. Sur place, les habitants s'organisent pour sortir les éventuels rescapés des décombres. "Les gens appellent au secours. Il y a déjà des appels sur les réseaux sociaux qui donnent des adresses d'immeubles détruits à des endroits précis."

Sur place, beaucoup d'habitants se retrouvent dehors par peur de nouvelles répliques et donc de nouveaux effondrements. Les conditions météorologiques sont particulièrement mauvaises. "Il fait très froid, explique Ibrahim, qui habite à Gaziantep, grande ville au sud de la Turquie. Il neige, il pleut, il y a beaucoup d'eau dans la rue. La météo ne nous rend pas les choses faciles pour être honnête."

Selon l'institut sismologique américain USGS, le tremblement de terre a eu lieu à 04H17 locales (01H17 GMT), à une profondeur d'environ 17,9 kilomètres. L'épicentre se situe dans le district de Pazarcik, dans la province de Kahramanmaras, à 60 km environ à vol d'oiseau de la frontière syrienne. Ce séisme est le plus important en Turquie depuis le tremblement de terre du 17 août 1999, qui avait causé la mort de 17.000 personnes, dont un millier à Istanbul.

"Des gens crient sous les décombres"

La Syrie est aussi particulièrement touchée notamment la ville d'Alep, deuxième ville de Syrie ravagée déjà par dix années de guerre civile et de bombardements. Diane Antalki est franco-syrienne et membre de l'ONG "Baroudeurs de l'espoir". La nuit dernière, elle a été réveillée par de violentes secousses : "Mon premier réflexe a été de chercher les enfants et de dévaler les étages pour sortir du bâtiment et aller dans la rue. Et là, ça a été la panique."

"Les gens courraient sans trop savoir où aller." 

Diane Antalki, Franco-Syrienne et membre de l’ONG baroudeur de l’espoir à Alep

à franceinfo

Alep, déjà meurtri par des années de guerre civile, subit de plein fouet ce tremblement de terre. "Malheureusement, il y a énormément d'habitations endommagées par la guerre donc les structures ne tiennent pas, explique Diane Antalki. Des gens crient sous les décombres. Les personnes affluent dans les hôpitaux." Par endroits, l'aide humanitaire met beaucoup de temps à arriver. Les zones sont trop difficiles d'accès. Samira a vu son quartier s'effondrer à Lataquié dans le nord-ouest de la Syrie. "Nous prions et lançons un appel à l’aide à toutes les personnes et toutes les associations, qui peuvent venir nous aider à sortir les gens coincés sous les gravats. Il y a encore des vivants qu’il faut sauver !"

La Syrie manque de tout pour faire face à la catastrophe. Le pays n'a plus de médicaments, des hôpitaux largement détruits et les ONG alertes. Beaucoup de zones restent difficilement accessibles, à cause, de la guerre et des sanctions internationales.

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