: Reportage Un navire de guerre turc reconverti en hôpital pour accueillir des victimes du séisme : "On est formé pour ça"
Dans le port industriel turc d’Iskenderun (Alexandrette en français), le Sancaktar, un navire de guerre 138 mètres, accueille chaque jour des centaines de victimes du séisme en Turquie. À l’intérieur, les patients s’alignent sur des lits en fer, jeudi 16 février.
Enroulé dans une couverture, un homme de 88 ans attend d’être transféré au bloc opératoire. Son fils, Seyfettin est inquiet. Le vieillard a trébuché dans les décombres. "Il était déjà malade avant le tremblement de terre. Et là, il s’est cassé la hanche, explique Seyfettin. Il va devoir se faire opérer, c’est pour ça que je l’ai amené ici. Il y a encore quelques hôpitaux pour accueillir les blessés dans la région mais pas suffisamment".
"Je n’aurais jamais imaginé qu’on puisse installer un hôpital sur un bateau. Mais en fait, cette situation, c’est comme une guerre."
Seyfettin, le fils d'une victime du séismeà franceinfo
À quelques mètres, un infirmier perfuse Yigit, 12 ans, assis sur son lit. Le jeune garçon est blessé au bras. "Je me suis coupé avec du verre dans le séisme, explique-t-il. J’ai un peu peur mais je remercie les médecins et les militaires qui nous aident".
Le Docteur Oryal Erdik a les traits tirés à force d’enchaîner les consultations. "On est un peu surchargé, c’est compliqué mais on soigne du mieux qu’on peut. Quand je vois la souffrance des familles qui ont perdu des proches, ça me fait de la peine évidemment. Aucun être humain n’est prêt à faire face à un truc pareil." Originaire du nord de la Turquie, cet ancien médecin militaire s’est immédiatement porté volontaire au lendemain du séisme. "Beaucoup de patients étaient sous les décombres. Le béton les a écrasés. Ils ont des jambes ou des bras cassés, des blessures à l’abdomen, des organes qui sont touchées, décrit-il. C’est une situation d’urgence, comme une guerre. On est formé pour ça."
Mais le médecin s’inquiète des conséquences à long terme de cette catastrophe. Les patients souffrent de traumatismes physiques, mais aussi psychologiques. Alors que la nuit tombe sur le port. De nouveaux blessés arrivent encore pour être pris en charge.
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