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Séisme en Turquie et en Syrie : la Fondation de France a déjà récolté "environ 4,2 millions d'euros"

L'argent récolté par la Fondation de France servira principalement à fournir un abri aux personnes qui ont perdu leur logement durant le séisme du 6 février qui a touché la Turquie et la Syrie.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Vue aérienne d'une partie de la ville de Jandairis, située à 150 km du séisme qui a frappé le 6 février la Turquie et la Syrie. (OMAR HAJ KADOUR / AFP)

"Depuis notre appel aux dons, lundi dernier, nous avons collecté environ 4,2 millions d'euros, ce qui est quand même un montant très important, même si les besoins sont immenses", a indiqué jeudi 16 février sur franceinfo Karine Meaux, responsable Urgences de la Fondation de France. "Ces dons vont aller prioritairement au soutien à des associations locales, à la fois en Turquie et en Syrie", deux pays qui comptent près de 40 000 morts après un séisme de magnitude 7,8, survenu lundi 6 février.

franceinfo : Les Français ont-ils répondu présents à votre appel à la générosité ?

Karine Meaux : Tout à fait. C'est vraiment un élan de solidarité extraordinaire qui se manifeste depuis la semaine dernière. Nous avons lancé un appel aux dons lundi dernier, en démarrant avec une enveloppe, mise à la disposition de nos partenaires par la Fondation de France, de 100 000 €. Depuis, notre appel aux dons a permis de collecter environ 4,2 millions d'euros, ce qui est quand même un montant très important, même si les besoins sont immenses. Ces dons vont aller prioritairement au soutien à des associations locales, à la fois en Turquie et en Syrie. Et nous avons énormément d'échanges, depuis la semaine dernière, avec ces associations qui vivent elles-mêmes des conditions très difficiles. À titre d'exemple, nous avons d'ores et déjà soutenu une organisation qui dispose de plusieurs hôpitaux dans la zone d'Idlib, au nord-ouest de la Syrie. Et cet argent va servir à renforcer le personnel médical qui est complètement épuisé et débordé par l'afflux de blessés, mais aussi à l'achat d'équipements médicaux et de médicaments. Certains des hôpitaux sont endommagés ou il y a des réaménagements à faire à l'intérieur des bâtiments.

Quelles sont les premières urgences, les premiers besoins de populations turque et syrienne ?

Le premier besoin, c'est la mise à l'abri. Les personnes ont perdu leur maison, leur appartement et se retrouvent à la rue ou dorment sous les arbres, dans leur voiture. Et il faut absolument que ces personnes puissent être mises à l'abri. Alors, du côté turc, le gouvernement, avec son agence de coordination, propose aux populations des espaces collectifs où les gens peuvent s'abriter. Côté syrien, c'est beaucoup plus problématique. Beaucoup de personnes vivaient déjà dans des conditions très précaires et il faut reconstituer des camps et trouver des endroits pour héberger ces gens. Nous avons également soutenu déjà une association syrienne qui fournit des tentes aux familles les plus défavorisées, de façon à ce qu'elles puissent au moins se mettre à l'abri. Et puis, bien sûr, derrière la mise à l'abri, il y a toutes les questions que se pose la population : où trouver de l'eau, à manger ? Ce sont des besoins primaires qu'il faut traiter dès maintenant.

Vous vous occupez aussi à la Fondation de France de l'accompagnement psychologique ?

Exactement. C'est, après la santé et les questions de mise à l'abri et d'alimentation, une problématique à laquelle il faut s'attaquer immédiatement. Plusieurs associations proposent des activités pour les enfants et pour les jeunes notamment. Beaucoup d'enfants se retrouvent sans famille ou un peu perdus dans cet événement tout à fait tragique. Et donc, des activités leur sont proposées pour essayer de les faire sortir un peu de ce traumatisme. C'est important de traiter ces questions immédiatement pour éviter que le traumatisme ne s'accroisse et de devoir avoir des suivis sur du long terme. Ceci dit, à la Fondation de France, la question de la santé mentale est toujours prioritaire dans nos interventions et nous intervenons dans la durée. Pour le moment, les actions qui sont proposées sont plutôt de l'ordre des activités psychosociales. Mais nous aurons des programmes de beaucoup plus long terme pour accompagner des personnes qui ont des traumatismes plus forts.

Et puis va se poser la question de la reconstruction. Là aussi, vous allez mener des actions ?

Peut-être avant la reconstruction, un élément important à prendre en considération, c'est d'essayer de remettre les populations en activité pour éviter qu'elles ne tombent dans l'assistance. On est déjà en train de discuter avec plusieurs partenaires dans les deux pays pour voir comment relancer l'économie, le plus vite possible, rouvrir les petits commerces, redémarrer les campagnes agricoles afin d'être sûr de ne pas perdre les récoltes pour le reste de l'année et donner donc aux populations les moyens d'agir, de s'occuper, de gagner leur vie et de ne pas retomber dans l'assistance. Ensuite viendra le temps, effectivement, des réhabilitations et de la reconstruction. Mais avec 4,2 millions d'euros, on ne va pas pouvoir reconstruire les maisons de tout le monde. Donc probablement que côté Fondation de France, nous allons donner la priorité aux bâtiments collectifs. On pense en particulier aux établissements scolaires pour que les enfants puissent retourner le plus vite possible dans leur école et ne perdent pas encore leur année scolaire. Ça peut être aussi des hôpitaux ou des bâtiments culturels, par exemple.

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