Syrie : l'Iran se fait de plus en plus menaçant à l'égard des États-Unis
Plus les heures passent, plus le ton monte entre l'Iran et les États-Unis. De façon indirecte, pour l'instant, les deux pays s'invectivent au sujet de la situation en Syrie.
Dimanche matin, le ministre américain de la Défense Chuck Hagel a confirmé que Washington se tenait prêt à agir en Syrie, après une journée de réunion entre Barack Obama et ses conseillers militaires. Les États-Unis, comme la France, sont de plus en plus convaincus que l'armée de Bachar al-Assad a bien largué des agents chimiques lors d'un bombardement mené mercredi dernier près de Damas.
"Dures conséquences pour la Maison-Blanche "
La réponse iranienne ne s'est pas fait attendre bien longtemps. L'allié indéfectible du régime syrien, qui dit avoir les "preuves " que ce sont les rebelles qui ont utilisé des armes chimiques, menace clairement Washington. Cité par l'agence Fars, Massoud Jazayeri, chef d'état-major des forces armées iraniennes affirme que "si les États-Unis franchissent cette ligne rouge, il y aura de dures conséquences pour les Maison-Blanche ". L'emploi de l'expression "ligne rouge " est loin d'être anodin, puisque Barack Obama avait utilisé ce terme pour qualifier le recours éventuel du régime syrien aux armes chimiques.
"Une intervention militaire américaine aurait des conséquences très graves et créerait une boule de feu qui embraserait le Moyen-Orient" (Omran Zoabi, ministre syrien de l'Information)
Le chef d'état-major de Téhéran ajoute : "La guerre terroriste actuelle en Syrie a été planifiée par les États-Unis et les pays réactionnaires de la région contre le front de la résistance [...] Malgré cela, le gouvernement et le peuple syriens ont obtenu de grands succès ".
Guerre des nerfs
Dans cette affaire, les déclarations successives de chaque camp semblent indiquer l'entrée dans une véritable guerre froide, une guerre des nerfs au sujet de la Syrie.
D'un autre côté, l'Iran semble vouloir jouer le rôle d'entremetteur. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif a indiqué, lors d'un entretien avec son homologue italienne Emma Bonino, que le régime syrien "coopèrerait pleinement avec les experts de l'ONU qui doivent se rendre dans les zones touchées ". La communauté internationale demande avec insistance que les enquêteurs onusiens aient accès à cette zone visée mercredi dernier.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.