Syrie : l’armée investit Rastan, refuge des déserteurs
Appuyées par des blindés et des hélicoptères, les forces syriennes sont entrées ce matin dans Rastan, une ville de 40.000 habitants située le long du grand axe routier reliant Damas, dans le Sud, à Alep, dans le Nord. L’assaut a été lancé après deux jours de siège, et une nuit de pilonnage intense par les chars et les hélicoptères de l’armée syrienne.
"On ne peut pas sortir de chez nous depuis deux jours et nous n’avons aucune idée du nombre de victimes ", rapporte un habitant de Rastan.
A mesure que la contestation prenait de l’ampleur en Syrie, cette région du Centre est devenue, avec la province d’Idlib près de la frontière turque dans le Nord, un berceau de la résistance aux forces armées de Bachar al Assad. C’est notamment à Rastan que se sont regroupés les déserteurs de l’armée, toujours plus nombreux.
Les régions d’Idlib et de Homs fournissent traditionnellement le gros des troupes, majoritairement sunnites, de l’armée. Tandis que le commandement est entre les mains de la minorité alaouite dont est issue la famille Assad.
Depuis six mois, Bachar al Assad est confronté à une contestation sans précédent depuis son accession au pouvoir en 2000. Il avait succédé à son père, Hafez al Assad, qui avait lui-même dirigé le pays durant 30 ans, jusqu’à son décès.
Depuis plusieurs mois, face aux menaces de la communauté internationale, le régime syrien alterne promesses de réformes et interventions militaires pour tenter de mater son opposition.
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