Syrie : rencontre avec les prisonniers de guerre des rebelles
Ces cinq prisonniers, tous d'anciens membres des forces de sécurité, sont gardés par l'armée syrienne libre dans une ancienne banque de la ville d'al-Bab. Ils sont assis, le dos vouté.
Yasser, 34 ans, de confession alaouite comme Bachar al-Assad, dit vouloir la chute du régime. Il prétend soutenir à présent l'armée syrienne libre. Difficile de croire en la sincérité de cet homme, les yeux rivés sur la porte de sa geôle, de peur de voir un rebelle entrer pour l'abattre. Ses mains tremblantes finissent de le trahir.
Son voisin a le visage tuméfié et un gros pansement sur la joue gauche. Il affirme avoir été blessé quand les affrontements ont commencé, puis transféré dans un hôpital avant d'être retenu prisonnier ici. Il avait bien pensé quitter les forces de sécurité car il était "déçu par le régime", poursuit-il. Mais il ne l'a pas fait, par peur des représailles sur sa famille.
Les "terroristes venus de l'étranger" étaient en réalité "des musulmans, comme nous, des Syriens, comme nous"
A l'heure de la rupture du jeûne du ramadan, un rebelle apporte des verres d'eau à ces prisonniers.
Brahim, 21 ans, originaire de la ville de Homs, bastion de la rébellion, dit avoir été trompé par le régime de Bachar al-Assad. "Le régime nous a toujours dit que les rebelles étaient des terroristes venus de l'étranger. Mais quand les affrontements ont commencé, nous avons été supris de voir que c'étaient des musulmans, comme nous, des Syriens, comme nous. J'ai donc remis mon arme et on m'a amené ici", explique le jeune homme.
Avant de relâcher ces cinq hommes, les rebelles veulent être certains qu'ils n'ont tué personne. En attendant, leurs prisonniers acceptent de poser en brandissant un drapeau de la révolution syrienne.
A 40 km de là, les forces syriennes ont repris leurs pilonnages sur les quartiers rebelles d'Alep où se joue une bataille cruciale pour la survie du régime.
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