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Syrie : reportage à Homs, ville fantôme

Valérie Crova s'est rendue pour France Info à Homs, à 150 km de Damas, qui fut l'épicentre de la contestation en Syrie. Avec un groupe de journalistes, elle a suivi un convoi de neuf observateurs des Nations unies. Certains quartiers restent aux mains des rebelles et les violations du cessez-le-feu, de part et d'autre, y sont quotidiennes.
Article rédigé par Valérie Crova
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Franceinfo (Franceinfo)

Un semblant de vie normale à repris
à Homs. Les habitants attendent les bus, l'université est ouverte. Mais plus l'on
avance vers le centre de la ville, plus les check-points et les soldats sont
nombreux. La ville semble sous le contrôle de l'armée syrienne. Certains
quartiers restent toutefois aux mains des rebelles.

Sur l'ancienne artère commerciale,
place de l'Horloge, située aux abords d'un quartier encore contrôlé par les
opposants d'al-Assad, plus aucun commerce n'est ouvert. Les rues sont jonchées
de débris de verre, les devantures des magasins ont volé en éclats, les murs
sont criblés d'impacts de balles. En pleine journée, on y entend encore des
crépitements d'armes automatiques.

Champ de ruines

Le quartier de Baba Amr, qui fut
tenu longtemps par les rebelles avant d'être repris par l'armée, ressemble à
présent à un champ de ruines. Pas un seul immeuble qui ne soit éventré,
témoignage de la violence des bombardements de l'armée syrienne durant des
semaines.

Il n'y a plus aucun habitant, tous ont fui en laissant leurs habitations à l'abandon.
Il ne reste que quelques chats errants. C'est une vision fantomatique.

Il semblerait que les autorités
syriennes envisagent de raser Baba Amr puis de reconstruire le quartier, ce qui
serait évidemment tout un symbole tant ce quartier reste associé, encore
aujourd'hui, à la lutte impitoyable menée par Bachar al-Assad contre les
combattants de l'armée syrienne libre.

Quant à la présence des
observateurs internationaux depuis un mois, elle n'a rien changé : les
violations du cessez-le-feu sont quotidiennes, et commises non seulement par
les forces syriennes mais aussi contre les forces gouvernementales.

Selon les ONG syriennes, quelque 800 personnes ont été tuées depuis l'entrée en
vigueur du cessez-le-feu.

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