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Dans le nord-est de la Syrie, l'offensive turque "a rendu une situation plus que précaire dramatique", selon Médecins sans frontières

L'ONG a pris la décision d'évacuer ses équipes du nord-est de la Syrie. "C'est une décision qui a été difficile à prendre, mais nous n'avons pas les garanties nécessaires pour assurer la sécurité de notre personnel", a expliqué Sophie Desoulières, de Médecins sans frontières.

Article rédigé par franceinfo
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Vue de la ville de Ras al-Aïn, en Syrie, lors de l'offensive turque.  (OZAN KOSE / AFP)

"La situation est plus que dramatique", se désole Sophie Desoulières, conseillère aux affaires humanitaires pour Médecins sans frontières, mercredi 16 octobre sur franceinfo, alors que les équipes de cette association humanitaire ont évacué le nord-est de la Syrie en raison de l'offensive militaire turque.

franceinfo : Quelle est la situation sur place ?

Sophie Desoulières : Il est plus que déplorable que nous ayons eu à prendre cette décision [d'évacuer]. L'opération actuelle a rendu une situation plus que précaire dramatique. Dans les jours qui ont suivi, nos équipes ont vu des douzaines de blessés qui arrivaient dans les hôpitaux, des villes qui commençaient à peine à se reconstruire se vider, des familles déplacées plusieurs fois se retrouver à prendre la fuite, et qui arrivent soit dans des logements de fortune, soit dans des terrains vagues sans eau, sans nourriture, sans couvertures. Nous avons essayé de distribuer un peu tout ça. La situation est plus que dramatique.

Pourquoi être parti ?

Nous sommes dans la zone depuis plusieurs années en essayant de soutenir le système de santé existant. C'est une décision qui a été difficile à prendre, mais nous considérons que, pour l'instant, nous n'avons pas les garanties nécessaires de tous les acteurs du conflit pour assurer la sécurité de notre personnel, national et international, la sécurité des hôpitaux et des différents lieux de travail.

Les équipes syriennes de MSF restent-elles sur place ?

Oui et nous sommes très inquiets pour leur sécurité. Nous continuons à les soutenir. Nous avons aussi fait le don d'un certain nombre d'équipements médicaux aux hôpitaux. Nous avons entendu parler de pillages dans les hôpitaux. Donc dans un moment où les besoins sont extrêmes, les hôpitaux ne sont pas en mesure de répondre à ces besoins. Nous sommes très inquiets pour la population, notamment les femmes et les familles non-syriennes dans les camps, qui étaient entièrement dépendantes de l'aide humanitaire et médicale.

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