Apologie du terrorisme : une mère d'élève condamnée à trois mois de prison avec sursis
A l'audience, cette femme, au casier judiciaire vierge, a assuré "ne pas se souvenir" avoir prononcé de phrase menaçante envers les professeurs, évoquant "une crise de panique délirante" au moment des faits.
"Je comprends pourquoi on les tue." Le tribunal correctionnel de Versailles a condamné jeudi 17 décembre une mère de famille à trois mois d'emprisonnement avec sursis pour cette phrase, prononcée contre les professeurs et faisant l'apologie du terrorisme, tenue deux semaines après l'attentat contre Samuel Paty. A l'audience, cette femme de 48 ans, au casier judiciaire vierge, a assuré "ne pas se souvenir" avoir prononcé de tels mots.
Elle avait été convoquée le 3 novembre par le collège de son fils à Guyancourt (Yvelines), selon elle sans savoir pourquoi. Pour la direction de l'établissement, les raisons de sa convocation étaient pourtant claires : son fils de 13 ans avait écrit sur une boulette de papier "pour combien tu tues monsieur ?", en désignant son professeur d'histoire-géographie.
"Crise de panique délirante"
Selon le collège, la mère de l'adolescent s'était emportée lors de son arrivée au collège, et avait lancé : "C'est quoi ce collège ?! Je comprends pourquoi on les tue", en parlant des professeurs. Pour sa part, elle affirme avoir dit : "Je comprends que les parents pètent les plombs", "très énervée" contre son fils. "Quand j'ai été appelée, ca m'a beaucoup énervée, a-t-elle expliqué, tremblante, au tribunal. Quand je suis arrivée au collège, j'ai eu une crise de panique délirante quand je l'ai vu."
Elle a aussi fait part au tribunal de sa santé mentale fragile, enchaînant les dépressions tout en élevant seule ses trois enfants. "Il est tout à fait possible qu'elle ne se souvienne pas des propos qu'elle a tenus, car elle était dans un état second", a reconnu la procureure.
"Mais même si elle n'est pas intimement convaincue de ce qu'elle a dit (...), elle a dit cette phrase, et cela participe d'une banalisation extrêmement dangereuse dans notre société", a-t-elle déclaré, requérant 3 mois d'emprisonnement avec sursis probatoire de 18 mois et obligation de soins.
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