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"Chaque policier sait qu’au cours de sa carrière, il est en mesure d’être confronté" à des actes terroristes, rappelle le patron de la police

La police nationale lance mardi une grande campagne de recrutement et espère recruter 8 000 personnes cette année. Le directeur général de la police nationale (DGPN), Eric Morvan, était l'invité de franceinfo lundi.

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Eric Morvan,, directeur général de la police nationale (DGPN), ci-contre à Marseille le 26 février 2018. (VAL?RIE VREL / MAXPPP)

Quelque 8 000 postes seront bientôt à pourvoir dans la police, a annoncé le directeur général de la police nationale, Eric Morvan lundi 15 mai sur franceinfo. Une telle campagne de recrutement est une première depuis 18 ans.

Eric Morvan assure que le terrorisme a "provoqué un sentiment de cohésion nationale" qui pousse les jeunes notamment "à participer à la résilience" du pays. "Chaque policier sait qu’au cours de sa carrière, il est en mesure d’être confronté" à des actes terroristes, comme à Trèbes, dans l'Aude, a ajouté le patron de la police nationale.

franceinfo : Les policiers ont-ils réagi de manière adéquate lors de l’attaque au couteau qui a eu lieu à Paris samedi soir ?

Eric Morvan : Ils ont fait ce qu’il fallait faire et de manière remarquable. Le terrorisme s’invite dans notre vie quotidienne, dans des formes inédites. Chaque policier sait qu’au cours de sa carrière, il est en mesure d’être confronté à de telles situations. Qui aurait pu croire qu’à Trèbes, dans l’Aude, il puisse y avoir un événement de ce type ? Nous savons aujourd’hui qu’aucun coin du territoire n’est à l’abri de ce type de menace. Et c’est bien la raison pour laquelle un schéma national d’intervention a été conçu après les grands attentats pour être en capacité d’intervenir rapidement. Avant, les terroristes appartenaient à des groupes structurés, organisés qui avaient en face d’eux des services spécialisés. Aujourd’hui, n’importe qui peut s’improviser terroriste du jour au lendemain, ce qui suppose que chaque policier peut devenir ce que nous appelons des primo-intervenants. Le schéma national d’intervention articule une série de réponses. La rapidité est effectivement un critère essentiel de l’intervention. Lorsque nous sommes confrontés à des situations plus complexes, ces primo-intervenants ont une autre mission, celle de figer la situation en attendant que des services plus spécialisés puissent intervenir comme le RAID, le GIGN, ou la préfecture de police à Paris.

Le terrorisme a-t-il provoqué une crise des vocations ?

Au contraire. Au lendemain des attentats de 2015, nos concours avaient remporté un très vif succès. D’habitude, on a entre 20 000 et 25 000 candidats par an. Après les grands attentats, nous avions connus un pic qui était monté aux environs de 36 000 candidats. Ces déflagrations ont provoqué un sentiment de cohésion nationale qui s’est prolongée chez les jeunes gens qui veulent participer à la résilience du pays.

Quels profils recherchez-vous ?

La police a besoin non pas de gros bras ou de cow-boy, mais de jeunes gens qui ont de la retenue, du discernement, de l’empathie, un savoir-être et bien entendu des compétences, comme les adjoints de sécurité qui peuvent rentrer sans conditions de diplômes jusqu’au commissaire de police. Donc on s’adresse à une très vaste population. Nous espérons que notre campagne ramènera vers nous un nombre très élevé de candidatures. Plus on a de candidats, meilleure est la qualité de ceux qui sont sélectionnés. Nous ouvrons plus de 8 000 postes. L’essentiel concerne les concours de gardiens de la paix (3 300 environ) ou d’adjoints de sécurité (environ 2 000). Cela faisait 18 ans qu’on n’avait pas fait de grande campagne de recrutement. En 2012, nous avions 400 élèves dans nos écoles. Aujourd’hui, on en a plus de 4 000.

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